Une mauvaise surprise vous attend si vous louez un logement sur Airbnb
À partir de 2026, la déclaration des revenus provenant de locations touristiques va changer. Le fisc va définir un nouveau seuil bien plus bas, ce qui imposera un changement de régime à de nombreux propriétaires.
Jusqu'à présent, louer un logement sur une plateforme de location touristique comme Airbnb ou Abritel était relativement simple sur le plan administratif et fiscal : vous publiez votre annonce en fixant un prix, vous encaissez les loyers, et vous déclarez les sommes perçues aux impôts l'année suivante avec vos autres revenus. Mais à partir de 2026, et donc pour la déclaration de revenus de 2025, tout va changer pour une grande partie des bailleurs. Le fisc a en effet décidé d'abaisser radicalement le seuil permettant de bénéficier du régime simplifié, celui qui évite justement les calculs compliqués et les démarches complexes.
Jusqu'ici, la plupart des loueurs restaient soumis au régime dit " micro-BIC ", qui permet de déclarer ses recettes avec une grande simplicité, sans justificatifs à fournir, grâce à un abattement forfaitaire de 50 %. Le seuil était fixé à 77 700 euros : autant dire qu'une immense majorité de particuliers n'avait aucune raison de s'en soucier. Mais la loi dite "anti-Airbnb", votée en 2024, change radicalement la donne. Dès les revenus perçus en 2025, le plafond tombe à 15 000 euros. Au-delà, c'est le régime réel qui s'impose.
Ce basculement automatique ne sera pas indolore. Le régime réel permet certes de déduire toutes les charges liées au logement – travaux, intérêts d'emprunt, taxe foncière, assurances, frais de notaire, voire amortissement du bien –, mais il exige en contrepartie une rigueur administrative absolue. Les factures doivent être conservées, classées et présentées au fisc. Les bailleurs devront même déposer une liasse fiscale complète au printemps 2026 : un changement énorme pour ceux qui n'ont jamais tenu de comptabilité détaillée.
Pourtant, ce système peut aussi devenir un atout. Un propriétaire qui investit dans des travaux ou rembourse encore un crédit peut réduire fortement, voire annuler son impôt. Mais à une condition : préparer dès maintenant ses dossiers. Un chauffe-eau remplacé, une peinture refaite, un sèche-serviettes changé, des travaux de peinture, de plomberie ou d'électricité ? Tout doit être documenté. Sans facture, aucune dépense ne sera prise en compte.
C'est pour éviter la panique que la Direction générale des finances publiques a envoyé, fin septembre, des milliers de mails d'alerte. Le message est clair : gardez vos justificatifs dès 2025, sinon la facture risque d'être salée. Les experts conseillent même à certains bailleurs de se tourner vers un comptable, notamment pour l'amortissement, une notion technique qui demande des calculs précis.
En réalité, beaucoup de propriétaires vont découvrir qu'une location saisonnière n'est plus seulement une affaire de gestion pratique, mais de comptabilité presque professionnelle. Ce qui passait autrefois pour une source de revenus faciles ressemble de plus en plus à une petite entreprise. Et ceux qui n'auront pas pris les devants risquent de s'en rendre compte au pire moment : lors de leur déclaration de revenus en 2026.