Vous allez payer encore plus cher pour vos bagages cabine avec ces compagnies aériennes
Plusieurs compagnies aériennes européennes vont imposer une taille unique et réduite pour les bagages cabine gratuits. Une mesure d'unification qui risque surtout d'augmenter sérieusement la facture pour les passagers.
À partir de la fin de l'été, les voyageurs qui embarquent sur certaines compagnies européennes pourraient bien voir leurs sacs recalés avant même l'enregistrement. En cause : une nouvelle norme commune sur les dimensions du bagage cabine gratuit, fixée à 40 x 30 x 15 cm. C'est-à-dire… à peine plus qu'un sac à main. L'annonce a été faite début juillet par l'association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe des transporteurs couvrant 80 % du trafic aérien du continent.
Et pour cause : on y retrouve des compagnies comme Aegean, Air Baltic, Groupe Air France KLM (dont Transavia), Cargolux, Easyjet, Finnair, IAG (dont Aer Lingus, British Airways, Iberia, Level, Vueling), Icelandair, Jet2.com, Groupe Lufthansa (Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings, ITA, Swiss), Norwegian, Ryanair, Smartwings, Sunclass Airlines, TAP, Tui et Volotea.
Cette réduction drastique n'est pas anodine. Jusqu'ici, chaque compagnie avait ses propres règles, souvent plus généreuses. Ryanair autorisait un sac de 40 x 20 x 25 cm, easyJet allait jusqu'à 45 x 36 x 20 cm, et Air France proposait même une vraie valise cabine de 55 x 35 x 25 cm. En prétendant uniformiser, les transporteurs prennent surtout la plus petite des normes comme référence. Résultat : impossible de réutiliser son ancien bagage sans passer à la caisse.
Derrière cette fausse bonne idée se cache une stratégie commerciale bien rodée. Les compagnies aériennes, en particulier les low cost, ne vivent pas des billets à bas prix mais de tout ce qui s'y ajoute : frais de réservation, sièges choisis… et bagages. Ces revenus annexes pèsent parfois plus lourd que la billetterie elle-même. Selon une étude du Corriere della Sera, les passagers européens ont dépensé 10 milliards d'euros en 2024 pour pouvoir embarquer avec une valise en cabine.
La confusion est savamment entretenue. Bagage cabine, accessoire, petit sac, grand sac : chaque transporteur a son propre vocabulaire, rendant toute comparaison difficile. Cette nouvelle norme n'est même pas contraignante : il s'agit d'un simple accord entre compagnies, sans valeur juridique. Les associations d'usagers, comme 60 Millions de consommateurs ou la FNAUT, dénoncent une tentative déguisée d'augmenter les frais, tout en réclamant une véritable harmonisation encadrée par l'Union européenne.
Pour ne pas se faire piéger, mieux vaut anticiper. Avant de réserver, consultez les dimensions autorisées pour les bagages gratuits, et vérifiez s'il faut ajouter un supplément pour une valise cabine classique. Pensez aussi aux sacs souples, qui passent plus facilement les contrôles. Et si vous voyagez à plusieurs, regroupez vos affaires pour limiter les options payantes. Tant que la loi ne fixe pas de règles claires, mieux vaut être un peu plus vigilant au moment de faire sa valise.