Microsoft accorde un sursis gratuit d'un an à Windows 10… sous conditions

Alors que la fin du support de Windows 10 est annoncée pour le 14 octobre 2025, Microsoft crée la surprise en proposant une année de répit gratuite aux utilisateurs. Mais pour en bénéficier, il faudra faire quelques concessions.
Le couperet semblait inévitable. Après dix années de service, Windows 10 devait cesser de recevoir des mises à jour de sécurité le 14 octobre 2025. Une échéance qui menace la sécurité de près de 240 millions d'ordinateurs encore actifs dans le monde. Confrontée à une adoption plus lente que prévu de Windows 11, la firme de Redmond révise ses plans. Pour éviter un exode massif d'utilisateurs ou un rejet de ses produits les plus récents, Microsoft fait une offre : un sursis gratuit d'un an, sous certaines conditions.
Ce prolongement n'était pas complètement inattendu. Microsoft avait déjà annoncé un programme de mises à jour de sécurité étendues, baptisé ESU (Extended Security Updates), disponible pour 30 dollars par an. Mais dans un retournement stratégique, l'entreprise propose désormais aux particuliers de profiter de ce programme sans frais. À condition toutefois d'accepter de synchroniser ses données avec le cloud via Windows Backup, ou d'échanger 1000 points Microsoft Rewards accumulés grâce à l'usage des services de la marque, comme Bing ou Edge; comme elle l'explique dans un long article publié le 24 juin 2025 sur son blog.

Prolongation de Windows 10 : une gratuité limitée
L'option de la sauvegarde cloud, bien qu'accessible à tous, présente un effet de levier commercial habile. Car Windows Backup, l'outil de sauvegarde mis en avant par Microsoft, repose sur OneDrive, le service de stockage en ligne de l'entreprise. Or, le forfait gratuit de OneDrive est limité à 5 Go. Au-delà, il faut souscrire à une offre payante. En proposant cette option comme une solution " gratuite ", Microsoft incite donc subtilement les utilisateurs à migrer vers ses abonnements cloud, tout en leur garantissant une sécurité prolongée.
L'autre voie possible consiste à dépenser les points Microsoft Rewards. Ce système de récompenses, souvent méconnu, gratifie les utilisateurs lorsqu'ils effectuent des recherches sur Bing, utilisent Microsoft Edge ou répondent à des quiz. Pour certains usagers réguliers, 1000 points représentent une économie bienvenue. Pour les autres, cela impliquera d'intégrer les services Microsoft à leurs usages numériques quotidiens. Une manière supplémentaire pour la firme d'enraciner ses produits dans les habitudes des utilisateurs.
À partir du mois de juillet, Microsoft commencera à déployer un assistant d'inscription au programme ESU directement dans les paramètres de Windows 10. Ce petit logiciel guidera les utilisateurs à travers les différentes options, leur permettant de s'enregistrer simplement. La disponibilité générale est prévue pour août, au moment des traditionnelles mises à jour du Patch Tuesday. Une fois inscrits, les ordinateurs recevront des mises à jour critiques jusqu'au 13 octobre 2026.
Mais au-delà de cette échéance, le couperet retombera. Si aucune solution alternative n'est envisagée, les utilisateurs devront cette fois réellement abandonner Windows 10. À moins de se tourner vers des versions d'entreprise plus durables ou de tenter l'installation forcée de Windows 11 sur du matériel non compatible, une pratique déconseillée par Microsoft mais toujours possible.
La manœuvre laisse entrevoir un constat : malgré des années de promotion active, Windows 11 peine à convaincre une partie du public. Incompatibilités matérielles, interfaces jugées trop différentes ou manque d'intérêt : les raisons sont nombreuses. Avec ce sursis conditionnel, Microsoft tente d'accompagner les derniers utilisateurs de Windows 10 tout en consolidant son écosystème de services. Une transition en douceur… mais pas sans conditions.