Lunar Lake : les nouveaux processeurs Intel veulent ridiculiser les puces Qualcomm

Lunar Lake : les nouveaux processeurs Intel veulent ridiculiser les puces Qualcomm

Quelques jours avant l'ouverture du salon IFA qui se déroule à Berlin, Intel dévoile ses nouveaux processeurs Core Ultra Lunar Lake qui promettent de ridiculiser les puces Qualcomm pour PC, chiffres à l'appui.

Le petit monde des processeurs pour PC se trouve un peu bousculé depuis l'arrivée de Qualcomm début juin dernier avec ses Snapdragon Elite. Jusque-là, Intel et AMD s'affrontaient plus ou moins sagement en duel. Présentes dans les PC Copilot+, les puces de Qualcomm adoptées par de nombreux constructeurs, ont eu comme effet de donner un petit coup de fouet à un marché ronronnant. Et Intel, jusque-là un peu en retrait sur le terrain très en vogue de l'intelligence artificielle, a senti le vent du boulet. Pour tuer dans l'œuf les ambitions de ce nouvel arrivant, le fondeur vient ainsi de dévoiler sa nouvelle arme tactique : Lunar Lake, une nouvelle génération de processeurs dédiée aux PC portables. En ligne de mire : Qualcomm bien entendu. Et tout au long de sa présentation, Intel ne s'est pas privé de mettre le spécialiste des processeurs pour smartphones à l'amende, à grands renforts de comparaisons de performances. 

© Intel

Intel Lunar Lake : une meilleure endurance

Ces nouveaux processeurs Core Ultra Series 200V embarquent huit cœurs : 4 cœurs haute performance (P-Core) et 4 cœurs haute efficacité (E-Core) associés à 8 Mo de mémoire cache. Intel indique ainsi une diminution de la consommation électrique impressionnante.

© Intel

Selon le fondeur, sur un PC portable, son processeur Core Ultra 7 268V afficherait une autonomie de 20,1 heures avec le benchmark UL Procyon (test signé du même éditeur que 3DMark et qui mêle de nombreux usages bureautiques et graphiques) quand le même PC, à configuration équivalente mais animé par la puce Snapdragon X1E-80-100 de Qualcomm plafonne à 18,4 heures. Même constat avec un Core Ultra 9 288V qui tient 14 heures contre 9,5 heures avec le Snapdragon X1E-78-100 et 10,1 heures avec l'AMD HX370 (Ryzen 9 AI). Attendons toutefois les tests pour vérifier si Intel ne s'est pas trop emporté.

© Intel

Nous avons toutefois pu voir ce nouveau processeur à l'œuvre durant la présentation et constater que sa consommation électrique, par exemple lors de la lecture d'une vidéo 4K sur YouTube est deux fois moindre que celle d'un Meteor Lake.

Intel Lunar Lake : des performances en hausse

Côté puissance également, Intel s'est attardé sur les capacités de son dernier né pour pointer une fois de plus les défauts des puces ARM de Qualcomm. Aussi bien avec les tests menés dans Photoshop qu'avec l'encodage et le décodage vidéo, le fondeur semble se placer systématiquement devant son concurrent américain.

© Intel

Côté graphique également grâce au nouveau GPU Arc Xe2. Il se veut, selon le fondeur, 31 % plus performant qu'avec le GPU d'un Core Ultra 7 155H et 16 % plus performant que celui d'un AMD HX370. Quant à la comparaison avec Qualcomm, Intel ne s'est pas gêné pour se moquer du manque de compatibilité de la plateforme ARM. Sur les 45 jeux passés en revue pour les mesures, 23 n'ont pas fonctionné avec le Snapdragon X1E-84-100. Et le nouveau Core Ultra se montrait 68 % plus performant avec les jeux compatibles, toujours selon Intel.

© Intel

La consommation électrique semble également bien maîtrisée en jeu comme nous avons pu le constater lors de la démonstration à laquelle nous avons pu assister. 

Intel Lunar Lake : une puce taillée aussi pour l'IA

Les possibilités liées à l'intelligence artificielle demeurent pour les constructeurs de PC l'un des principaux arguments mis en avant depuis le début de l'année. Qualcomm s'est bien entendu fortement appuyé sur cet élément dans les PC Copilot+. Pas question de rester à la traîne pour Intel. Son nouveau joujou revendique 120 TOPS (trillions d'opérations par seconde ou mille milliards d'opérations par seconde) quand le Snapdragon X Elite de Qualcomm grimpe à 45 TOPS. L'astuce, consiste à répartir la charge. Le GPU affiche 67 TOPS, le NPU (processeur neural dédié à l'IA), monte à 48 TOPS et le CPU à 5 TOPS. De quoi se révéler plus performant que son aîné Core Ultra 7 155H et que le Snapdragon X1E-78-100.

© Intel

Intel Lunar Lake : neuf déclinaisons au programme

Comme à son habitude, Intel décline son nouveau processeur en plusieurs versions. On compte ainsi quatre Core Ultra 5, quatre Core Ultra 7 et un Core Ultra 9. Tous conservent une architecture basée sur 8 cœurs. Ce qui les différencie se joue entre autres sur les fréquences (de 1,85 GHz pour le Core Ultra 5 226V à 2,05 GHz pour le Core Ultra 9 288V), la mémoire cache (de 8 à 12 Mo) et la quantité de mémoire vive intégrée (de 16 à 32 Go).

Car c'est une des nouveautés majeures de l'architecture Lunar Lake, curieusement passée inaperçue : le Core Ultra 200V ne gèrent plus de la mémoire vive "externe", comme tous les processeurs x86 jusqu'ici, mais de la mémoire vive "interne". De fait, Intel a repris la recette d'Apple pour ses puces M en intégrant des modules mémoire directement dans le CPU ! Plus besoin donc de barrettes de Ram, soudées ou amovibles, tout est dans le processeur. Avec un avantage non négligeable : des transferts plus fluides entre les unités de calcul et els cellules de mémoire. Et un inconvénient: comme sur les Mac, il ne sera plus possible d'augmenter la mémoire vive sur un PC doté d'un Core Ultra 200V, puisque la Ram est définitivement fixée avec le processeur. Notons toutefois qu'Intel est plus généreux qu'Apple, puisque le minimum est fixé à 16 Go contre 8 Go pour les machines à la pomme. Mais les 32 Go au maximum risquent de poser problème à ceux qui ont besoin de beaucoup d'espace mémoire, notamment les créatifs.

© Intel

Ne reste plus qu'une inconnue : les prix. Sur le sujet, Intel est resté muet. Il faudra patienter encore quelques jours et voir ce que vont proposer les différents constructeurs (Asus, Acer, HP, etc.) qui vont intégrer ce nouveau processeur dans leurs gammes. Reste aussi à voir la réponse que prépare Qualcomm. Le spécialiste des SoC mobiles tiendra en effet sa conférence demain après-midi, le 4 septembre.