La justice française fait bloquer des sites pirates et des DNS alternatifs

La justice française fait bloquer des sites pirates et des DNS alternatifs

Sale temps pour les amateurs de contenus piratés : suite à une nouvelle décision de justice, les opérateurs vont devoir bloquer des dizaines de sites de téléchargement et de streaming illégal.

2024 risque de rester comme une année noire pour les amateurs de contenus piratés. Une nouvelle décision de justice vient d'imposer aux principaux fournisseurs d'accès à Internet français (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR) de bloquer des sites de téléchargement et de streaming illégal. C'est la troisième fois depuis février que ce genre de mesure est mise en place suite aux actions menées par plusieurs sociétés de productions audiovisuelles et d'organismes défendant des ayants droit, comme la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), le Syndicat de l'édition vidéo numérique (SEVN), l'Union des producteurs de cinéma (UPC) l'Association des producteurs indépendants (API), le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNCIA) ou encore Paramount Pictures Corporation, Gaumont (voir notre article). 

Comme les fois précédentes, le texte de la décision de justice RG n° 24/06264 du Tribunal judicaire de Paris stipule que les FAI devront empêcher l'accès à une série de sites en appliquant des mesures appropriées. "Ces mesures devront être mises en œuvre sans délai, et au plus tard à l'expiration d'un délai de 15 jours suivant la signification de la présente décision, et pendant une durée de 18 mois", précise le texte qui donne explicitement la liste des domaines concernés, à savoir :.

  • 1.dlhd.sx
  • 26216.stunserver.net
  • adisports.xyz
  • allworldhd.net
  • bestmlb.buffstream.io
  • bienstream.org
  • centralareana.live
  • claplivehdplay.ru
  • cpasmieux.pics
  • crichd.vip
  • crvsport.ru
  • daddylivehd.icu
  • elixx.xyz
  • fan2.financefirefly.com
  • fan5.wellnessjourney.pro
  • fan6.travelplanspro.com
  • filmoflix.to
  • fiveyardlab.com
  • freestreams-live1se.nu
  • french-streaming.buzz
  • futbolenvivo.ru
  • f1livestream.xyz
  • godzcast.com
  • hdss.app
  • hdss.watch
  • juststream.golf
  • lesseriestreaming.org
  • livetv.lol
  • livetv764.me
  • livetv765.me
  • livetv768.me
  • ldcstreaming.info
  • monstream.ing
  • papadustream.bz
  • primefoot.ru
  • sadisflix.ink
  • senpai-stream.fr
  • sporttuna.com
  • sporttuna.site
  • sporttuna.sx
  • streamonsport.ru
  • streameast.buffstream.io
  • streams.score808.football
  • top2.financefirefly.com
  • totalsportek.soccer
  • volkastream.xyz
  • wikiserie.info

Parmi les sites bannis, on retrouve bien évidemment des plateformes bien connues proposant des films et des séries en téléchargement et/ou en streaming, telles Bienstream, Flimoflix ou encore Cpasmieux, qui réapparaissent régulièrement avec d'autres adresses (URL). Mais il convient de noter cette fois que l'accent a été également mis sur des sites diffusant du sport en streaming : un domaine sensible, dans la mesure où les droits télévisés associés se comptent en millions d'euros et que tout piratage représente un énorme manque à gagner pour les diffuseurs et les ayants droit.

Blocage des sites pirates : bientôt la fin du changement de DNS ?

Il est toujours étonnant de voir que que la décision de justice indique clairement la liste des sites frappés par cette mesure de blocage, ce qui pourrait donner des idées et des envies aux amateurs. D'autant que, comme nous l'avons constaté, la plupart des domaines visés sont encore parfaitement accessibles à ce jour. Et pour cause : les fournisseurs d'accès se contentent généralement de bloquer les adresses par leurs serveurs DNS, ces sortes d'annuaires qui établissent la correspondance entre les noms de sites et leurs véritables adresses sur Internet (les fameuses adresse IP). Une technique courante qu'il est très facile de contourner en utilisant des serveurs DNS alternatifs comme nous l'expliquons dans notre fiche pratique. Sans compter que tous ces sites changent régulièrement d'URL pour échapper justement aux mesures de blocage. Bref, c'est un éternel jeu du chat et des souris qui n'est pas près de s'arrêter

Quoique. Il semblerait que l'impunité acquise grâce au changement de DNS ne soit plus une parade absolue. Car, parallèlement aux actions menées par les organisations liées au cinéma, une plainte déposée par Canal+ a contraint OpenDNS, une filiale du géant Cisco qui propose des serveurs DNS alternatifs, à interrompre ses services en France, pour lutter contre le piratage d'évènements sportifs. "À compter du 28 juin 2024, en raison d'une décision de justice en France rendue en vertu de l'article L.333-10 du code du sport français et d'une décision de justice au Portugal rendue en vertu de l'article 210-G(3) du code portugais du droit d'auteur, le service OpenDNS n'est actuellement pas disponible pour les utilisateurs en France et dans certains territoires français et au Portugal. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée ", peut-on lire dans le bref billet de blog publié il y a quelques jours par la société américaine. 

Certes, l'arrêt d'OIpenDNS en France ne met pas fin à la pratique, car il existe de nombreux autres services de DNS alternatifs gratuits (voir notre article). Mais il augure un changement notable qui pourrait s'étendre à d'autres fournisseurs. Il indique déjà clairement la justice est désormais très sensible aux arguments et aux demandes des sociétés de l'audiovisuel et du sport. Et on imagine qu'elles ne s'ne tiendront par à ces premières mesures, surtout avec le soutien de l'Arcom. Oui, le temps pourrait encore se gâter pour les amateurs de contenus piratés dans les prochaines semaines…