Des sites gouvernementaux français victimes d'une cyberattaque géante
Plusieurs sites gouvernementaux français sont inaccessibles ce mercredi 4 septembre 2024. Selon les premières informations recueillies, ils seraient victimes d'une cyberattaque géante menée par une puissance étrangère.
Les cyberattaques se multiplient. Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, le nombre de cyberattaques contre les entreprises ou les organismes publics a augmenté de 140 % en Europe. Désormais, la France est le cinquième pays le plus visé par les ransomwares au monde. Selon plusieurs observateurs, l'augmentation des attaques serait corrélée à la fourniture d'armes au gouvernement de Kiev. Face à cette situation de plus en plus tendue, Thierry Breton, le commissaire européen chargé du Marché intérieur, avait annoncé le 5 avril dernier, lors d'une interview aux Echos, la création du fameux "bouclier cyber européen" permettant de détecter et d'empêcher les attaques en amont. Malgré les mesures préventives mises en place, la France a de nouveau été visée par une vague de cyberattaques.
Une cyberattaque géante destinée à paralyser la France
Ce mercredi 4 septembre, de nombreux sites gouvernementaux et de collectivités ont été visés par des attaques DDoS. Pour rappel, il s'agit d'une attaque qui permet de ralentir l'activité d'un site internet, voire de le rendre totalement inaccessible. Ce type d'attaque est malheureusement assez facile à mettre en place puisque les cybercriminels envoient un nombre incalculable de requêtes en direction d'un site afin de le faire planter. Comme l'a révélé Ludovic Laborde, spécialiste cyber et hacker éthique, des pannes ont été recensées sur plusieurs sites, dont celui du ministère de la Justice et du ministère de la Transformation et de la Fonction publique (qui héberge le secrétariat d'État au Numérique). Lorsque les visiteurs tentent de se connecter sur ces sites, ils tombent soit sur une erreur 403 (accès interdit), soit sur l'impossibilité d'accéder à la plateforme sans précision particulière.
Mais ce n'est pas tout ! D'autres organismes publics ont été affectés tels que : l'Autorité de régulation des transports, l'Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la distribution de la Presse (Arcep), l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, ainsi que les villes de Reims, Nîmes et Angers. "Ces attaques DDoS montrent à quel point il est crucial de renforcer la cybersécurité pour protéger nos infrastructures numériques", a expliqué Ludovic Laborde. Pour l'instant, l'origine et les motivations des cyberattaques restent encore floues. La théorie d'une vague de cyberattaques pro-russe reste toutefois la plus probable. Dans ces cas, les attaques peuvent avoir plusieurs objectifs : affaiblir le pays visé en lui volant des informations sensibles, ou obtenir des rançons (ransomware). Pour l'instant, l'accès à plusieurs sites a été rétabli même si d'autres encore restent affectés.