Rouler à 150 km/h au lieu de 130 : le temps que vous gagnez réellement va vous surprendre
On croit souvent qu'appuyer un peu plus sur l'accélérateur fait gagner du temps sur un trajet. Mais la réalité est bien différente. Et rouler à 150 km/h au lieu de 130 sur l'autoroute est bien moins intéressant qu'on ne l'imagine…
Rouler vite, c'est grisant. Sur autoroute, la tentation est forte d'aller un peu au-delà des 130 km/h réglementaires pour gagner du temps. Et les mathématiques sont formels, c'est bien le cas. Mais pas dans les proportions qu'on imagine. Ainsi, pour parcourir 100 kilomètres à 130 km/h, il faut environ 46 minutes. En passant à 140 km/h, on tombe à 43 minutes. À 150 km/h, il ne faut plus que 40 minutes. Et si l'on pousse encore, à 160 km/h, le trajet descend à 37 minutes.
Autrement dit, à 150 km/h, on gagne 6 minutes sur 100 km par rapport à la vitesse légale, et 9 minutes à 160 km/h, ce qui est vraiment peu. Certes, sur un long trajet, comme un Paris-Marseille de 775 km, la différence totale peut sembler plus notable puisque l'on gagne environ 45 minutes en roulant à 150 km/h au lieu de 130.
Mais c'est un gain sur le papier. Car ces calculs supposent une route parfaitement dégagée, à vitesse constante et maximale, sans freinage, ni virage, ni travaux, ni péage, ni bouchon. Autrement dit, une situation théorique. Dans la réalité, entre les ralentissements de la circulation, les conditions météo, les limitations de vitesse imposées et les pauses nécessaires, le temps "gagné" s'évapore très vite. Et sur un long trajet, la différence réelle peut se limiter à 10 ou 15 minutes seulement, compte tenu de la vitesse moyenne effective.
De fait, à vitesse plus élevée, le trafic oblige à ralentir plus souvent, les radars freinent les ardeurs, et les pauses deviennent indispensables pour compenser la tension accrue au volant. Car conduire à 150 km/h n'a rien d'anodin : la vigilance doit être constante, le cerveau traite davantage d'informations, la fatigue monte plus vite. Et plus la fatigue s'installe, plus le risque d'erreur et d'accident augmente.
L'autre aspect, moins visible mais tout aussi concret, c'est la consommation de carburant. À 150 km/h, un moteur essence consomme en moyenne 25 à 30 % de carburant en plus qu'à 130 km/h. Ce surcroît se traduit à la pompe par plusieurs litres supplémentaires pour 500 kilomètres, soit plusieurs euros envolés pour quelques minutes grappillées. La mécanique aussi s'use davantage : pneus, freins et huile n'aiment pas les longues phases à haut régime.
Enfin, rouler à 150 km/h est strictement interdit. Et cela se paye avec le portefeuille et le permis. En France, dépasser de 20 km/h la limite de vitesse coûte 135 euros d'amende et deux points de permis. Et si l'aiguille grimpe davantage, la sanction s'alourdit rapidement.
Bref, les quelques minutes réellement grapillées ne compensent ni la dépense supplémentaire, ni le stress, ni les risques. En roulant à 130 km/h, on arrive presque aussi vite, mais nettement plus serein, en prenant moins de risques et avec un plein qui dure plus longtemps. Le gain de temps procuré par une vitesse élevée est simplement dérisoire : il y a beaucoup plus à perdre…