Si vous portez une montre connectée, faites attention au bracelet que vous choisissez

Si vous portez une montre connectée, faites attention au bracelet que vous choisissez

Attention si vous avez l'habitude de porter une montre ou un bracelet connecté, car ils contiennent des niveaux élevés de PFAS, des "polluants éternels" particulièrement toxiques que notre peau peut absorber.

Comme des millions de personnes dans le monde, vous portez peut-être une montre ou un bracelet connecté – comme les Apple Watch, les Samsung Galaxy, les Garmin ou encore les Fitbits – tous les jours, que ce soit pour surveiller votre sommeil, enregistrer vos séances d'entraînement, avoir vos applications favorites à portée de main – ou plutôt de poignet – ou garder un œil sur votre état de santé général. De nombreuses marques, Apple en tête, mettent d'ailleurs en avant cet aspect dans leur communication marketing – l'entreprise à la pomme ne cesse de rappeler que son produit a déjà sauvé de nombreuses vies. Pourtant, cet accessoire peut être dangereux pour votre santé. On savait déjà que les montres et bracelets connectés étaient de véritables nids à bactéries (voir notre article), mais une étude publiée dans le journal Environmental Science & Technology Letters révèle également qu'ils comportent des produits toxiques.

Des chercheurs de l'université de Notre-Dame aux États-Unis ont analysé les bracelets de 22 montres connectées, y compris les bracelets Sports des Apple Watch, et ont découvert que tous ceux en fluoroélastomère contenaient des taux élevés d'acide perfluorohexanoïque (PFHxA), un composé faisant partie de la famille des PFAS. Ces substances sont mieux connues sous l'appellation de "polluants éternels", car elles se dégradent difficilement et peuvent s'accumuler dans les tissus organiques. Des tissus organiques comme les nôtres… Le fait de les porter au quotidien, notamment pendant l'activité physique où la transpiration peut favoriser l'absorption cutanée de ces composés toxiques, est donc dangereux.

Montres connectées : des concentrations alarmantes de PFAS

Le problème vient donc du fluoroélastomère, un matériau plastique et élastique souvent utilisé pour concevoir les bracelets de sport des montres connectées, qui sont généralement fournis par défaut avec les modèles. C'est par exemple le cas des bracelets "Sport" de l'Apple Watch, ou encore de ceux de la Huawei Watch Fit 3 et des Pixel Watch. 

La concentration médiane du taux de PFHxA était de 800 parties par milliard (ppb), mais elle pouvait monter à 16 000 ppb pour certains échantillons. À titre de comparaison, une étude précédente avait révélé une concentration médiane du taux de PFAS autour de 200 ppb dans des cosmétiques. Les chercheurs n'avaient jamais observé de telles concentrations dans des produits portés à même la peau.

Bracelet Sport noir de l'Apple Watch © Apple

Montres connectées : quels risques pour la santé ?

Le PFHxA fait partie des PFAS, un groupe de composés chimiques utilisés dans l'industrie depuis les années 40. Leur structure moléculaire quasi indestructible leur vaut le surnom de "polluants éternels". Une fois relâchés dans l'environnement, ils se dégradent donc très lentement et tendent à s'accumuler dans les organismes vivants.

Les PFAS sont responsables de nombreux problèmes de santé, comme la perturbation du système immunitaire, des troubles de la fertilité, des cancers, du diabète, de l'obésité et des problèmes de développement chez le fœtus. Malgré ces risques, les PFAS sont encore largement utilisés dans des produits tels que les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les parapluies, les cosmétiques, les meubles, les produits chimiques de nettoyage, les tissus résistants à l'eau et les revêtements antitaches.

Le PFHxA est particulièrement utilisé dans les boîtes à pizza, les vestes de pluie, la mousse anti-incendie et les sprays imperméabilisants. Même si les effets précis de cette molécule restent à déterminer, les experts s'accordent sur la nécessité de limiter notre exposition à ces substances. L'Europe va d'ailleurs interdire l'utilisation du PFHxA à partir de 2026.

Montres connectées : éviter les bracelets en fluoroélastomère

Bien que les scientifiques n'aient pas testé ces produits sur des humains, ils ont néanmoins signalé que les niveaux élevés de PFAS dans ces produits "présentent un risque de transfert important vers le derme [la peau] et d'exposition ultérieure des humains." De récentes études ont effectivement démontré que les PFAS peuvent traverser la barrière cutanée et pénétrer dans la circulation sanguine. "De plus, plusieurs de ces bracelets de montre ont été présentés comme des montres de sport et de fitness, ce qui implique que le porteur peut faire de l'exercice avec, ce qui signifie un contact supplémentaire avec la sueur et des pores de la peau ouverts", alertent les chercheurs de Notre-Dame.

Bracelet Sport de la Pixel Watch © Google

Pour l'heure, les chercheurs ne peuvent qu'appeler à la prudence et suggérer des alternatives. D'autant plus que l'utilisation de fluoroélastomères dans les bracelets n'est pas une nécessité technique. D'autres matériaux avec les mêmes caractéristiques d'élasticité ou de résistance à l'humidité sont disponibles pour les bracelets de montres connectées. C'est le cas du silicone, utilisé par exemple pour le bracelet Sport Band des montres Samsung Galaxy Watch ou les bracelets de montres Garmin, ou du caoutchouc, comme pour le bracelet Marine Band de la Galaxy Watch Ultra. Pour une utilisation non sportive, le métal, le tissu ou le cuir peuvent également être d'excellentes solutions. Ces matériaux devraient donc être privilégiés pour éviter des complications de santé. Mieux vaut prévenir que guérir !