Test SwitchBot Lock Ultra : une serrure connectée avec reconnaissance faciale
Avec la Lock Ultra, SwitchBot corrige les petits défauts de la version Pro pour proposer une serrure connectée quasi parfaite. Surtout si on lui adjoint le Keypad Vision pour une ouverture automatique par reconnaissance faciale.
La bataille fait rage entre le Chinois SwitchBot et l'Autrichien Nuki ! S'inspirant des appellations désormais une vogue dans l'univers des smartphones, les deux grands spécialistes de la serrure connectée ont sorti à quelques semaines d'intervalle les versions Ultra de leurs modèles phares. Mais avec des approches radicalement différentes. Après la Nuki Ultra (voir notre article), nous avons installé la SwitchBot Lock Ultra sur la même porte afin de mesurer son fonctionnement in situ, et de comparer l'utilisation de cdes serrures haut de gamme en condition réelles. Voici notre bilan après plusieurs semaines de tests.
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SwitchBot Lock Ultra : une approche ingénieuse
Là où Nuki a fait le choix d'un design compact et minimaliste pour sa Smart Lock Ultra, SwitchBot a préféré jouer la carte de la continuité pour sa Lick Ultra en conservant la forme désormais classique du compartiment batterie séparé du moteur de verrouillage/déverrouillage. Compartiment que l'on peut placer indifféremment au-dessus ou en-dessous, selon la configuration de la porte.
Mais ce que l'on perd en esthétique, même si les goûts et les couleurs sont avant tout une affaire personnelle, on le récupère notamment en termes de tranquillité d'esprit. Car grâce à son volume plus important, la SwitchBot Lock Ultra intègre pas moins de trois batteries différentes pour assurer que l'on pourra toujours ouvrir sa porte sans sa clé : une batterie rechargeable principale assurant une autonomie pouvant aller jusqu'à neuf mois selon le constructeur, une pile interchangeable de secours permettant plusieurs centaines d'actions de verrouillage/déverrouillage et même une mini-batterie de dernier recours capable de déverrouiller la serrure jusqu'à cinq fois.
Sachant qu'à chaque fois l'application vous prévient lorsque le niveau de charge n'est plus qu'à 20%, vous ne pourrez pas dire que c'est la faute de la serrure si vous vous retrouvez à sec, coincé à l'extérieur de chez vous ! Et notamment parce que cela permet de mettre la batterie principale à la recharge tout en pouvant continuer à utiliser la serrure. À l'inverse, la Nuki Ultra intègre une seule batterie qui demande, qui plus est, un câble de chargement propriétaire.
En termes de domotique, les serrures connectées Nuki gardent toujours l'avantage en termes de connectivité puisqu'elles intègrent tous les modes de connexion, Bluetooth, Wi-Fi et Thread, en étant également compatibles avec le protocole Matter pour s'intégrer facilement à toutes les installations domotiques. Pour arriver au même résultat, la SwitchBot Lock Ultra a besoin d'un hub, c'est-à-dire un petit appareil supplémentaire à quelques dizaines d'euros (voir en fin d'article), servant de relais entre la serrure et l'installation de la maison.
SwitchBot Lock Ultra : un design classique et pratique
La SwitchBot Lock Ultra fait partie de ces serrures que l'on dit « rétrofit », c'est-à-dire qui viennent s'adapter à la serrure que l'on a déjà installée sur sa porte, sans avoir à changer de clés ou de barillet. À condition bien sûr que celui-ci réponde à certaines exigences. La première exigence c'est de disposer d'un barillet dit débrayable, c'est-à-dire qui vous permet de laisser une clé dans la serrure d'un côté et de pouvoir en glisser une autre de l'autre côté sans blocage. C'est le principe du rétrofit : on laisse une clé dans la serrure côté intérieur et on vient y placer le moteur par-dessus. Et c'est le moteur qui fait tourner la clé. Grâce au cylindre débrayable, on peut toujours rentrer chez soi avec sa clé en cas de besoin.
Deuxième exigence : pouvoir accrocher le moteur sur le côté intérieur de la porte. Cela dit, la Lock Ultra est livrée avec tellement d'adaptateurs que rares sont les serrures sur lesquelles elle ne pourrait pas être posée. Par exemple, si la porte est équipée d'un cylindre européen, le plus courant, celui en forme de goutte d'eau inversée, rien de plus simple. Si le barillet dépasse de plus de 3 mm de la porte, le support de fixation pourra s'y agripper à l'aide de trois petites vis (voir photo). Sinon, une version autocollante du support est également livrée. Pas d'inquiétude, l'autocollant 3M est très solide et la serrure ne risque pas de tomber. Cela rend juste un peu plus difficile de déplacer la Lock Ultra vers une autre porte.
Une fois le support placé sur le barillet, il suffit de glisser la clé dans le cylindre puis de clipser le moteur sur le support. Le tour est joué, maintenant tout se passe au niveau de l'application pour, notamment, calibrer le moteur afin qu'il s'adapte au nombre de tours à effectuer pour verrouiller et déverrouiller.
Côté habillage de la porte, la SwitchBot Lock Ultra pousse même le luxe à fournir un cadre d'habillage pour éviter de laisser un espace disgracieux entre la porte et la serrure motorisée. Et elle est même fournie avec des habillages autocollants façon bois de trois couleurs pour la faire un peu disparaître dans le décor.
SwitchBot Lock Ultra : des fonctions à foison
La Lock Ultra s'installe très facilement via l'application SwitchBot, sur iPhone ou Android, qui gère la totalité du très fourni catalogue de la marque. Une pression sur le bouton menu en haut à droite fait notamment apparaître l'option Ajouter un appareil. S'affichent alors les appareils disponibles à proximité. Il suffit ensuite de suivre la procédure, au cours de laquelle nous n'avons rencontré aucune difficulté particulière, notamment grâce aux illustrations qui accompagnent certaines étapes. Il y a de fortes chances qu'une de ces étapes demande d'effectuer une mise à jour du logiciel interne (firmware), des mises à jour qui nous ont d'ailleurs ensuite été régulièrement proposées pendant notre test. C'est plutôt un bon signe du suivi du développement de l'appareil par la marque. La dernière étape consistera à effectuer un premier calibrage de la serrure motorisée, afin de lui apprendre le nombre de tours à effectuer pour verrouiller et déverrouiller la porte.
On aurait presque envie de dire que c'est après que ça se complique… mais c'est pour la bonne cause. Car une fois installée, la Lock Ultra propose un nombre impressionnant de réglages, auxquels on accède d'une pression sur la roue dentée en haut à droite. On y trouve par exemple la possibilité d'activer ou pas un rappel sonore à chaque utilisation de la serrure ou encore le cercle lumineux situé autour du bouton d'activation.
On peut aussi choisir d'activer le moteur d'une simple ou double pression sur ce bouton, ou encore le délai d'auto-verrouillage de la serrure après la fermeture de la porte. Pour cela, il faut bien sûr que la serrure puisse savoir si la porte est bien fermée, et c'est à ça que sert le petit aimant à fixer sur le montant fixe de la porte, juste en face de la serrure motorisée. Une fois calibré, ce dispositif permet à la serrure de détecter à coup sûr si la porte est bien fermée ou si elle est restée entrebaillée. Et dans ce cas, un autre réglage permet de programmer l'émission d'une alarme pour être prévenu que la porte n'est pas bien fermée et qu'elle ne peut donc pas se verrouiller automatiquement.
Notons que la Lock Ultra propose aussi de choisir entre plusieurs vitesses de rotation pour le verrouillage / déverrouillage (Élevée, Standard et Faible). Même si la vitesse élevée de la Lock Ultra s'avère un peu moins rapide que le mode « Insane » de la Nuki Smart Lock Ultra, nous avons largement préféré le bruit bien plus discret de la SwitchBot. Attendre une demi-seconde de plus que la serrure se déverrouille nous a paru un meilleur compromis.
SwitchBot Lock Ultra : une belle compatibilité
En tant qu'objet connecté, la Lock Ultra peut donc être pilotée par son smartphone, mais elle peut aussi servir de déclencheur à d'autres actions d'automatisation, comme par exemple allumer une lumière connectée dans l'entrée à chaque fois qu'elle est déverrouillée. L'un des atouts de la marque chinoise c'est de proposer un catalogue d'objets connectés très complet et notamment un grand nombre de produits d'éclairage (ampoules, plafonnier, ruban Led, etc.).
Quand on est entièrement équipé des produits de la marque, pas besoin de sortir de l'application SwitchBot : l'onglet Automatisation permet d'en créer de toutes sortes et de relier les appareils les uns aux autres pour déclencher une alarme si le détecteur de fuite d'eau s'active, éteindre les caméras lorsqu'un premier membre de la famille rentre à la maison ou encore, à l'inverse, lancer l'aspirateur-robot quand tout le monde est parti.
Heureusement, les objets SwitchBot s'intègrent également au reste de la domotique installée chez soi et pilotés par l'application Maison d'Apple ou de Google. Dans ce cas, l'intégration s'appuie sur le protocole standard Matter et demande l'ajout d'un pont intermédiaire : un hub. SwitchBot en propose plusieurs versions, allant de 70 à 130 euros. Le dernier-né de la gamme, le Hub 2 intègre un écran et quelques boutons de contrôle. Pour la simple intégration au sein de la domotique de la maison, le Hub 2 avec Matter suffit amplement. Une fois installé, on peut alors voir tous les objets SwitchBot rejoindre tous les autres, comme ceci dans l'appli Maison sur un iPhone.
SwitchBot Lock Ultra : une ouverture par reconnaissance faciale
C'est un peu la cerise sur le gâteau. En même temps que la Lock Ultra, SwitchBot a également lancé une version améliorée de son Keypad, un clavier que l'on installe à l'extérieur pour pouvoir déverrouiller sa serrure à l'aide d'un code ou d'une empreinte digitale.
Comme son nom le suggère, le Keypad Vision intègre en plus de ces deux modes de déverrouillage, une fonction de reconnaissance faciale qui lance automatiquement l'ouverture de la serrure lorsque l'on s'approche à environ 1 mètre du lecteur. Comme pour l'empreinte digitale, il faut au préalable enregistrer son visage, comme on le fait sur un iPhone par exemple. Ici, cela se passe dans l'appli SwitchBot, une fois que l'on a installé le clavier.
Heureusement, contrairement à l'iPhone, on peut enregistrer plusieurs visages, pour chacun des membres de la famille, par exemple. Et comme pour le code ou les empreintes digitales, on peut aussi enregistrer des visages de manière temporaire pour donner accès à son logement à des invités pendant une semaine par exemple. Pour ce qui est de la confidentialité, SwitchBot indique que les données numériques correspondant aussi bien aux empreintes digitales qu'aux visages sont chiffrées et stockées dans l'appareil et n'en sortent jamais.
Une porte qui reconnaît les visages, c'est innovant, amusant et pratique… quand ça marche. Lors de nos tests, nous avons trouvé que la reconnaissance faciale manquait de fiabilité. Le Keypad Vision n'est, par exemple, pas très permissif en termes de distance, comme s'il fallait se trouver presque exactement à la même distance de la porte pour la déverrouiller qu'au moment où l'on a enregistré son visage. Mieux vaut également enregistrer deux versions pour soi-même si l'on porte des lunettes, un avec et un sans.
De même, il semble que le système soit perturbé si deux personnes se présentent en même temps devant la porte, même si les deux personnes en question ont bien leur visage enregistré dans l'appareil. Autrement dit, si deux membres de la famille rentrent ensemble à la maison, il faut penser à ce qu'un seul se présente devant la porte à la fois.
Cela dit, si jamais la reconnaissance faciale n'a pas fonctionné, il reste bien sûr le code ou les empreintes digitales que vous aurez enregistrées au préalable. À noter, le Keypad Vision est alimenté par une batterie rechargeable via un simple port USB-C et le fabricant promet une autonomie de 9 à 12 mois.
Faut-il en déduire que la fonction de reconnaissance faciale est inutile ? Pas forcément. Elle reste très pratique lorsque l'on arrive chez soi les deux bras occupés par les sacs de courses par exemple. Peut-être qu'il faudra s'y prendre à deux fois pour que la porte se déverrouille, mais si en plus on dispose d'une porte sans poignée, c'est-à-dire qui s'ouvre totalement grâce à la serrure, alors une fois la porte déverrouillée, il suffit de la pousser d'un léger coup d'épaule pour entrer chez soi. Autrement dit, cela vaut la peine de faire l'effort budgétaire de 50 euros supplémentaires pour passer du Keypad Touch (code et empreinte digitale) au KeyPad Vision qui ajoute la reconnaissance faciale au reste.
SwitchBot Lock Ultra : une solution complète avec toutes les options
On le voit, le haut de gamme des serrures connectées de SwitchBot ne manque pas d'atouts : on est bien en peine de lui trouver une capacité manquante. À condition toutefois de ne pas faire l'économie de certains accessoires. La serrure Lock Ultra seule offre déjà un grand nombre de fonctions et notamment les très appréciables trois batteries indépendantes qui, à moins d'être vraiment inattentif, assurent de ne jamais tomber en panne.
En revanche, la serrure seule à 160 euros n'est pilotable que via Bluetooth. Pas de problème si l'on ne souhaite la contrôler qu'à l'aide de son smartphone et cela n'empêchera pas non plus de profiter de l'option de déverrouillage automatique de la porte dès que l'on arrive à proximité de chez soi, par simple détection de la connexion Bluetooth justement. En revanche, pour l'intégrer à la domotique de la maison, il faudra forcément ajouter un pont intermédiaire, c'est-à-dire un des hubs proposés par SwitchBot pour rendre la serrure compatible Thread, Matter, Wi-Fi, etc.
Pour toutes ces capacités, il en coûte au minimum 70 euros pour le Hub Mini Matter. On peut aussi aller plus loin avec le Hub 2 à 80 euros qui ajoute un affichage numérique de la température et de l'hygrométrie. Le dernier-né de la gamme, le Hub 3 à 130 euros est une véritable tour de contrôle munie d'un écran, d'une molette et de boutons pour contrôler un grand nombre des appareils connectés de la maison sans avoir besoin de son smartphone.
Naturellement, il faut également ajouter un des keypads à l'extérieur si l'on veut pouvoir déverrouiller sa porte à l'aide d'un code numérique, d'une empreinte digitale ou même, donc, via la reconnaissance faciale. Le Keypad Vision qui réunit ces trois fonctions coûte à lui tout seul 150 euros, autrement il double le prix de la Lock Ultra. Le Keypad à code et empreinte digitale est lui vendu à 100 euros. Cela dit, rien n'oblige à tout acheter en même temps. D'autant plus que le Keypad Vision, tout dernier arrivé de SwitchBot, est également compatible avec les modèles précédents de serrures (Lock et Lock Pro, lire notre article).
Cette approche très modulaire permet de choisir l'équipement selon ses besoins et en fonction de son budget. C'est très appréciable, d'autant plus que le catalogue des objets connectés de SwitchBot, déjà très fourni, ne cesse de grandir. On peut facilement équiper toute sa maison des produits de la marque pour tout piloter depuis la seule application de la marque, sans se soucier des interopérabilités. Une option à considérer.
