Pire que le frelon asiatique : cet insecte nuisible envahit les jardins en France

Malgré son apparence inoffensive, cet insecte récemment introduit en Europe est un véritable nuisible. Il représente un danger pour de nombreuses espèces. Et il a déjà envahi les jardins en France.
Chaque année, au retour des beaux jours, il arrive en nombre dans nos balcons, nos potagers et même nos salons. Plus petit et moins bruyant que le frelon, ce joli insecte se faufile partout. Pourtant, sous son allure familière, inoffensive et même sympatrique se cache une menace sérieuse pour la biodiversité locale : il s'agit de la coccinelle asiatique, aussi discrète que redoutable.
À première vue, rien ne distingue vraiment cet insecte de la célèbre "bête à bon Dieu" que l'on aime tant croiser sur une feuille ou un rebord de fenêtre. Mais en y regardant de plus près, quelques indices trahissent son identité. Harmonia axyridis, son nom scientifique, peut atteindre jusqu'à huit millimètres de long – un gabarit impressionnant dans l'univers des coccinelles. Sa robe varie du rouge orangé au noir, souvent tachetée d'un nombre impressionnant de points, parfois jusqu'à vingt. Et détail insolite : elle semble arborer un "M" ou un "W" sur l'arrière de la tête.
Initialement introduite en Europe pour lutter naturellement contre les pucerons, la coccinelle asiatique a rapidement montré un côté bien moins vertueux. Capable de consommer jusqu'à 270 pucerons par jour, elle a surpassé nos coccinelles locales, moins voraces et bien plus sensibles à la compétition. Le problème ne s'arrête pas là : une fois les pucerons éliminés, elle se tourne vers d'autres insectes, parfois même ses cousines européennes. Résultat : les populations de coccinelles à deux points ont chuté de 40 % en moins de vingt ans.

Si cette espèce prolifère aussi facilement, c'est en grande partie à cause de sa reproduction fulgurante. Une seule femelle peut pondre jusqu'à 2 500 œufs au cours de sa vie. Les larves, redoutables elles aussi, n'épargnent ni œufs ni jeunes insectes, contribuant à déséquilibrer tout un écosystème. Une fois adultes, elles se regroupent par centaines, voire par milliers, pour hiverner. Les maisons deviennent alors des refuges idéaux, en particulier les encadrements de fenêtres, les greniers ou les volets roulants.
Pour ceux qui voient leurs murs envahis, mieux vaut éviter les produits chimiques. L'aspirateur reste l'arme la plus efficace : aspirez les coccinelles, scellez le sac et jetez-le immédiatement. Certains recommandent même un passage express au congélateur pour éviter toute réinfestation. Une solution radicale mais sans danger pour l'environnement. En attendant, mieux vaut apprendre à reconnaître cette intruse car, derrière son apparence anodine, se cache un sérieux fléau.