Pourquoi nous oublions nos rêves au réveil - la science a l'explication

Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil et aux songes qui peuplent nos nuits. Pourquoi oublions-nous la majorité de nos rêves alors que d'autres s'en souviennent dans les moindres détails ?
Peut-être vous arrive-t-il de vous réveiller avec la sensation d'avoir vécu une aventure extraordinaire au cours de la nuit, plus ou moins étrange ou désagréable. Un scénario si farfelu que vous vous demandez souvent ce que votre rêve peut bien révéler sur votre inconscient… Mais parfois, vous ne vous souvenez tout simplement de rien, comme si vous n'aviez pas rêvé une seule seconde. Pourtant, tout le monde rêve, et ce, chaque nuit.
Si vous êtes du genre à ne garder aucun souvenir de vos rêves, pas de panique ! C'est tout à fait normal, et vous êtes loin d'être le seul. La majorité de nos rêves sont d'une banalité affligeante. À tel point que les neurones MCH – celles qui produisent l'hormone concentrant la mélanine, impliquée dans le contrôle du sommeil et de l'appétit –, localisés dans l'hypothalamus, se chargent de "faire le tri" dans toutes les informations que nous accumulons, rêves compris. C'est du moins la conclusion d'une étude publiée en septembre 2019.
Ces neurones, qui s'activent surtout pendant le sommeil paradoxal – une phase de quelques minutes qui se répète toutes les 90 minutes, durant laquelle nous rêvons –, sont capables de différencier les informations importantes pour le psychisme humain de celles de moindre intérêt. Les premières sont alors stockées dans notre inconscient, tandis que les autres sont tout bonnement effacées de notre mémoire.
Il en va de même pour les rêves. Lorsqu'ils sont jugés sans intérêt par les neurones, celles-ci ne les envoient pas au siège de la mémoire et les effacent tout bonnement et simplement. Mais pas d'inquiétude si vous ne vous souvenez jamais de vos rêves ! Cela ne signifie pas pour autant qu'ils n'ont pas d'intérêt. Les neurones chargées du tri lors du sommeil paradoxal estiment juste que les souvenirs de la veille valent davantage que le rêve, d'après les conclusions des chercheurs.
Pour résumer, se souvenir en détail d'un rêve implique deux conditions : il faut qu'il survienne vers la fin du temps de sommeil — lorsque la phase de sommeil paradoxal se fait plus longue — et qu'il soit suffisamment intéressant pour être maintenu en mémoire. Si vous tenez vraiment à ne pas les oublier, mieux vaut poser un cahier et un stylo sur votre table de chevet pour pouvoir noter vos aventures nocturnes dès que vous vous réveillez, pendant qu'il en subsiste quelques traces dans votre mémoire.