Ce message menaçant de la Brigade de protection des mineurs est un piège

Ce message menaçant de la Brigade de protection des mineurs est un piège

Ne paniquez surtout pas si vous recevez un mail menaçant de la Brigade de protection des mineurs qui vous accuse de graves crimes sexuels : c'est une nouvelle campagne de phishing pour vous arnaquer.

Les arnaqueurs ont l'habitude d'usurper l'identité des forces de l'ordre pour mieux appâter leurs victimes et leur subtiliser leurs données personnelles et bancaires. Le principe est vieux comme le monde et a été décliné sous différentes formes. Mais, cette fois-ci, la gendarmerie nationale tire la sonnette d'alarme à propos d'une nouvelle arnaque qui sévit actuellement. Elle prend la forme d'une e-mail menaçant qui accuse le destinataire de pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme ou cyberpornographie – rien que ça ! Le tout accompagné de citations d'articles de loi, d'un faux tampon de la Brigade de protection des mineurs et de la possibilité d'écoper une sanction allant jusqu'à 500 000 euros. Bref, il ne faut surtout pas cliquer, car c'est un piège.

Arnaque Brigade des mineurs : des accusations de pédopornographie

Le mail ressemble à un courrier officiel, avec un tampon de la "Direction centrale de la gendarmerie, Brigade de protection des mineurs". Il est soi-disant signé par le lieutenant Sylvain Noyau. Une personne qui existe bel et bien, mais qui est en réalité général de division de la Gendarmerie. De même, Madame Laure Beccuau, une magistrate, est également citée pour rendre le tout plus crédible. Le courrier est adressé à la victime dans le cadre d'une soi-disant enquête préliminaire.

Le message demande ensuite à la victime de répondre au mail afin de  faire "entendre [sa] voix" en décrivant par e-mail sa version des faits dans un délai de quelques heures. Une façon de la mettre en contact direct avec les malfrats, qui auront alors tout le loisir d'infecter son appareil avec un malware dissimulé dans de faux documents, collecter ses données personnelles ou encore lui dérober de l'argent. Si la personne ne s'exécute pas dans le délai imparti, les cybercriminels menacent de "délivrer un mandat d'arrêt contre vous, et les forces de l'ordre les plus proches de votre lieu de résidence vous arrêteront immédiatement et vous serez inscrit dans le fichier national des délinquants sexuels".

Il s'agit là d'une technique d'ingénierie sociale bien connue, qui consiste à faire paniquer les victimes et à les faire agir dans la précipitation, afin de les empêcher de prendre du recul et donc de se rendre compte de la supercherie. Il faut bien garder en tête qu'aucune institution gouvernementale — que ce soit la police, la gendarmerie ou d'autres organes judiciaires — n'utilisera jamais un courrier électronique pour notifier une accusation ou une convocation. Ces contacts s'effectuent uniquement par courrier recommandé ou en mains propres. Et si jamais une institution, pour une raison ou une autre, prenait contact via la messagerie électronique, ce sera toujours à partir d'une adresse qui se termine par @interieur.gouv.fr, @justice.gouv.fr ou @gendarmerie.interieur.gouv.fr.

Si vous recevez un message de ce type, transférez-le immédiatement à Signal Spam, Pharos, ou directement au 33 700, la plateforme spécialisée dans le signalement d'arnaques. Vous pouvez également les signaler auprès du site internet-signalement.gouv.fr. Bloquez ensuite l'expéditeur pour ne plus être importuné et supprimez le message en question. Et si vous avez malheureusement communiqué vos données personnelles ou bancaires, contactez immédiatement les autorités via la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr ou directement dans un poste de police afin de porter plainte.