Un pass gratuit pour les transports en commun ? Ne cliquez pas, c'est une arnaque !

Un pass gratuit pour les transports en commun ? Ne cliquez pas, c'est une arnaque !

Sur Facebook, des pages usurpant l'identité de compagnies de transports en commun font des ravages. Promettant aux internautes de voyager presque gratuitement pendant 6 mois, elles servent en fait à dérober leurs données bancaires.

Comme tout bon réseau social qui se respecte, Facebook fourmille d'arnaques. Mais s'il faut se méfier des messages provenant d'inconnus et des propositions trop belles pour être vraies, le danger peut également venir de simples pages. En effet, l'UFC-Que Choisir alerte sur une campagne d'escroqueries d'ordre mondial, et la France fait malheureusement partie des pays les plus touchés. Le principe est aussi simple que redoutable : les cybercriminels usurpent l'identité de compagnies de transport en commun, comme la Société de transports de l'agglomération nazairienne (Stran) ou TCL, par le biais de pages Facebook frauduleuses et proposent aux internautes de voyager gratuitement pendant six mois grâce à un pass. Bien évidemment, ces pages renvoient ensuite vers des sites frauduleux qui ont pour unique objectif de voler les données personnelles des victimes.

Transports en commun gratuits : un système d'arnaque mondial

Pour trouver ces fameuses pages frauduleuses, il suffit de chercher "transports publics" sur Facebook. On y trouve alors de nombreuses pages dont le nom commence par  Transports public à", suivi d'une ville. Alors, bien sûr, certaines sont officielles et tout à fait légitimes, mais la grande majorité sont malveillantes. Elles usurpent l'identité de la société de transport de la municipalité ciblée, en affichant des photos des bus ou tramways et en indiquant parfois les véritables adresses ou numéros de téléphone des compagnies.

Généralement, elles affichent peu de publications, si ce n'est pour proposer une offre spéciale très avantageuse : une carte du réseau local valable six mois pour une somme inférieure à 3 euros. Mais attention, il faut se dépêcher, car il n'y en aura pas pour tout le monde ! L'internaute est alors invité à cliquer sur un lien censé le rediriger vers le site officiel du réseau pour obtenir le précieux sésame.

© UFC-Que Choisir

Bien évidemment, il s'agit d'un site frauduleux reprenant plus ou moins l'identité graphique de la compagnie. Parfois, la victime doit participer à un tirage au sort sous forme de jeu pour "gagner" le prix. Puis, elle doit renseigner son nom, son adresse et, surtout, ses informations bancaires. Histoire de rassurer les plus méfiants, plusieurs commentaires sous la publication Facebook ont été rédigés par de faux comptes, qui postent une photo de la fausse carte qu'ils auraient reçue et vantent les mérites de l'offre. Un piège redoutable !

Transports en commun gratuits : les signes pour repérer les escroqueries

Il s'agit là d'une campagne d'escroquerie d'ampleur. Le média espagnol Maldita a publié une enquête le 16 juillet dernier sur ce vaste réseau, qui vise les usagers de transports en commun à l'échelle mondiale. Au total, plus de 1 000 pages Facebook de ce genre ont été identifiées dans pas moins de 60 pays. Les sites de phishing seraient notamment hébergés en Russie. Tout ce système repose sur le système publicitaire de Meta, la maison mère de Facebook. Car, si les pages créées sont suivies par un faible nombre d'utilisateurs, elles parviennent à être diffusées massivement grâce aux publicités payantes de Facebook.

Aussi, pour éviter de se faire avoir, il faut garder en tête que les pages Facebook du réseau de transports en commun d'une ville portent généralement le nom de la société afférente (RATP, RTM, Agglopôle, etc.), et non "Transports publics à" suivi du nom de la ville. De plus, ces comptes officiels cumulent plusieurs centaines ou milliers de mentions "J'aime" et d'abonnés, et publient régulièrement. Une page sans activité est certainement frauduleuse ! Il faut également jeter un œil aux commentaires, qui peuvent soit exprimer leur mécontentement et alerter sur l'arnaque, soit être positifs et, généralement, un rapide tour sur leur compte permet de se rendre compte qu'il s'agit de bots. Enfin, l'URL du lien est souvent plus que suspecte.

En cas de doute, mieux vaut se rendre directement sur le site officiel des transports concerné afin de vérifier si la promotion en question existe. Et pour ceux qui se seraient malgré tout fait avoir, il faut alors contacter immédiatement les autorités via la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr ou directement dans un poste de police afin de porter plainte. Et, bien sûr, ne pas oublier de prévenir sa banque pour éviter les paiements inopinés !