Ces voitures modernes sont les plus recalées au contrôle technique (et pour de bonnes raisons)

Ces voitures modernes sont les plus recalées au contrôle technique (et pour de bonnes raisons)

On imagine souvent que les véhicules de dernière génération passent le contrôle technique sans encombre. Pourtant, une étude allemande vient briser ce mythe en épinglant sévèrement des modèles récents très appréciés.

En général, les véhicules qui ne passent pas le contrôle technique obligatoire sont des modèles anciens mal entretenus ou signés de marques peu fiables. L'achat d'une voiture neuve ou récente est d'ailleurs souvent motivé par la tranquillité d'esprit, avec l'espoir d'échapper aux pannes et aux contre-visites pendant plusieurs années. .

Mais cette logique vient d'être contredite par un nouveau bilan annuel publié en Allemagne. Ce document est le fruit de la collaboration entre l'ADAC, le plus grand automobile-club d'Europe, et le TÜV, l'organisme indépendant chargé des inspections techniques outre-Rhin. Leur analyse porte sur des millions de contrôles réels et fait office de juge incontestable en matière de fiabilité automobile sur le Vieux continent.

Les résultats de l'édition 2026 qui vient d'être publiée balayent les idées reçues avec un constat étonnant : dans le classement des véhicules ayant le plus fort taux de "défauts majeurs" après seulement trois ans d'utilisation, la catégorie la plus touchée n'est pas celle des citadines bon marché, mais celle des berlines haut de gamme, prisées pour leur image d'avant-garde et leurs performances foudroyantes.

© ADAC - TÛV

Alors que l'on s'attendrait à voir des modèles low-cost ou des marques à la réputation fragile en bas du classement, c'est une icône de la modernité qui ferme la marche. Sur les 110 modèles testés, les véhicules affichant les taux de défauts majeurs les plus élevés sont en effet des Tesla, les fameuses voitures électriques du constructeur californien, qui fait pourtant figure de référence dans ce secteur. 

Deux modèles Tesla sont pointés du doigt : la Model 3 et la Model Y. Avec des taux respectifs de 13,1 % et de 17,3 %, ces berlines luxueuses se retrouvent lanternes rouge, derrière des voitures bien plus modestes, obligeant plus d'un propriétaire sur dix à passer une contre-visite dès le premier contrôle !

Ces bonnets d'âne ne sont pas dus à des bugs logiciels ou à des défaillances de la batterie, mais à des problèmes mécaniques étonnamment basiques. Et Tesla n'est pas le seul mauvais élève du test de TUV, la Dacia Spring et la Skoda Enyaq affichant également de mauvais résultats.

Le premier coupable identifié par les inspecteurs du TÜV est le système de freinage. Paradoxalement, c'est l'efficacité technologique de la voiture qui cause sa perte. Grâce au système de récupération d'énergie au freinage, le conducteur utilise très peu la pédale de frein. Résultat : les disques et les plaquettes sont sous-utilisés, finissent par rouiller ou se gripper, et ne remplissent plus les critères de sécurité lors du test.

Le second point noir concerne les liaisons au sol, et plus particulièrement la suspension. Ici, c'est la physique qui dicte sa loi. Les bras de suspension de ces véhicules électriques subissent des contraintes énormes, bien supérieures à celles d'une voiture thermique. Ils doivent supporter le poids élevé des batteries tout en encaissant le couple immédiat et violent du moteur électrique à chaque accélération. Cette combinaison use prématurément les rotules et les essieux, provoquant du jeu et des défaillances bien plus tôt que prévu.

Ce rapport surprenant sonne comme un avertissement pour les acheteurs de véhicules électriques d'occasion, qui peuvent tous être victimes des mêmes défaillances. Si l'électronique de ces voitures est conçue pour durer et s'améliorer avec le temps, leur mécanique souffre davantage. Même la voiture la plus futuriste du marché reste soumise aux lois de la physique et à l'usure du temps