Tom : TomTom lance un avertisseur de dangers routiers fonctionnant sans abonnement
Grand spécialiste du guidage routier, TomTom tente de renouer avec sa gloire passée en lançant Tom, un petit boîtier d'alerte fonctionnant sans abonnement, sans carte SIM et sans GPS. Un produit étonnant qui demande à convaincre.
Sur les routes françaises, l'usage des avertisseurs de radars fait l'objet d'une longue histoire. Au départ, ces dispositifs indiquaient avec exactitude l'emplacement des contrôles de vitesse. Mais en 2012, la loi a tranché : impossible désormais de prévenir d'un radar précis. Seuls les " assistants d'aide à la conduite " sont autorisés, et encore dans des conditions strictes. Ils doivent signaler non pas un point unique, mais une zone élargie de deux kilomètres en agglomération et jusqu'à quatre kilomètres sur autoroute.
Les fabricants ont dû s'adapter en douceur. Coyote, autrefois symbole des avertisseurs de radars, a revu son modèle pour se conformer à la législation. Les applications mobiles comme Waze, plébiscitées pour leurs informations communautaires, ont intégré ce même cadre réglementaire. Depuis, le marché n'a cessé d'évoluer, oscillant entre applications gratuites, modèles par abonnement et boîtiers spécialisés.
Tom : le retour surprise de TomTom
C'est dans ce paysage déjà bien occupé que TomTom, pionnier du GPS grand public dans les années 2000, revient avec un produit baptisé Tom. Son objectif : proposer une alternative simple, efficace et surtout sans frais récurrents. Vendu 80 euros, Tom prend la forme d'un petit galet arrondi, au design volontairement minimaliste. Pas d'écran ni de menus compliqués : un anneau lumineux, un buzzer et un bouton suffisent.
Le principe est de rendre l'usage aussi fluide que possible. Dès que le conducteur démarre son véhicule, Tom s'active automatiquement à condition d'avoir été jumelé une première fois avec le smartphone. Les alertes visuelles et sonores préviennent de la proximité d'une zone de danger, tandis que le bouton permet de signaler soi-même un incident. L'autonomie annoncée atteint un mois, avec une recharge par USB-C. La fixation magnétique autorise plusieurs emplacements discrets dans l'habitacle, du tableau de bord au pare-soleil.
Tom : un système sans abonnement
L'atout principal de Tom est économique : aucun abonnement, aucune carte SIM intégrée, et donc aucun forfait téléphonique et aucune consommation de données mobiles. Dans un marché où Coyote facture 15 euros par mois et où d'autres systèmes reposent sur des forfaits, ce modèle tranche. Le paiement unique reste certes élevé pour un objet minimaliste, mais il évite les dépenses récurrentes.
Cette approche vise clairement les automobilistes lassés de multiplier les abonnements. Tom s'adresse autant aux conducteurs réguliers qu'aux usagers occasionnels qui veulent un compagnon routier simple et fiable, sans se soucier d'une facture mensuelle.
Tom : l'atout des données TomTom
Derrière ce petit boîtier se cache la force de l'écosystème TomTom. L'entreprise néerlandaise, qui équipe aujourd'hui les systèmes embarqués de nombreux constructeurs, revendique les données de centaines de millions de véhicules connectés. Ces flux anonymisés renseignent sur la densité du trafic, les accidents, les ralentissements et les variations de vitesse.
Chaque utilisateur de Tom contribue à enrichir cette base en signalant ses trajets et incidents rencontrés. En retour, il reçoit des alertes classées par gravité : bleu pour les zones de danger liées aux contrôles de vitesse, orange pour les obstacles, rouge pour les accidents et bouchons. Cette gradation vise à informer sans submerger l'attention du conducteur.
Tom : une application gratuite en complément
Tom ne vient pas seul. Il s'accompagne d'une application gratuite, remplaçante de l'ancienne Amigo, qui propose bien plus que de simples alertes. On y trouve des cartes détaillées mises à jour, le calcul d'itinéraires, les limitations de vitesse en temps réel, mais aussi une planification intelligente pour les véhicules électriques, tenant compte du niveau de charge et des arrêts nécessaires.
L'utilisateur peut donc choisir : utiliser uniquement le boîtier pour recevoir des alertes discrètes, ou combiner Tom et l'application pour profiter d'une navigation complète. Cette souplesse reflète la stratégie de TomTom, qui veut séduire à la fois les minimalistes et ceux qui cherchent un outil tout-en-un.
Tom : un pari original mais risqué
Le lancement de Tom n'est pas sans risque. Les automobilistes se reposent déjà massivement sur Waze, gratuit et riche en données grâce à une immense communauté d'utilisateurs. Coyote conserve, malgré son prix, une image de fiabilité auprès des gros rouleurs. Tom devra trouver sa place entre ces deux pôles, en s'appuyant sur son absence d'abonnement et la réputation de TomTom.
Mais certains pourraient juger son prix trop élevé pour un appareil sans écran et sans GPS intégré. Car au fond, le smartphone seul, avec Waze ou l'application TomTom, peut déjà remplir une bonne partie de ces usages. Le boîtier a pour lui l'avantage d'être toujours actif, même lorsque l'on n'a pas lancé son application de navigation, ce qui correspond à la majorité des trajets quotidiens selon TomTom.
Avec Tom, TomTom tente de renouer avec le grand public et de rappeler son rôle historique dans la navigation routière. Le produit mise sur la simplicité et sur l'économie d'abonnement pour séduire. Sa réussite dépendra de la perception des automobilistes : verront-ils en Tom un outil pratique et rassurant, ou bien un gadget redondant face aux applications gratuites déjà présentes sur leur smartphone ?
La législation française impose de toute façon des limites précises : pas question de signaler un radar exact, seulement une zone de danger plus large. Le boîtier respecte ce cadre, mais son efficacité sera jugée sur sa pertinence et la rapidité de ses alertes. Reste à savoir si ce choix séduira assez d'automobilistes pour trouver sa place sur un marché où l'offre ne manque pas.


