La plupart des gens souffrent de cette étrange phobie sans oser l'avouer - et vous ?

La plupart des gens souffrent de cette étrange phobie sans oser l'avouer - et vous ?

Beaucoup de gens ont peur des araignées, des serpents ou des souris. Mais nous sommes encore plus nombreux à souffrir d'une phobie qui peut sembler irrationnelle face à certains humains.

Une silhouette familière se tient devant vous. Un visage blanc, un nez rouge, un sourire figé. Pourtant, loin de susciter le rire, cette image provoque une angoisse profonde. Car, à l'évocation ou à la vision d'un clown, certaines personnes sont saisies d'une peur incontrôlée, pouvant se traduire par de nombreux symptômes physiques et émotionnels tels que des cris, des pleurs, un malaise, une transpiration excessive, une difficulté à respirer, une accélération du rythme cardiaque, voire une attaque de panique…

La coulrophobie, ou peur des clowns, est une phobie répandue, touchant une part significative de la population, au point de finir comme sujet central de nombreux films d'horreur. D'après un sondage publié dans The Conversation, plus de la moitié des personnes interrogées (53,5 %) ont déclaré avoir peur des clowns, au moins dans une certaine mesure, et 5 % d'entre elles ont déclaré en avoir "extrêmement peur".

Cette aversion peut sembler paradoxale, car le clown est traditionnellement associé au divertissement et à la joie, avec son air loufoque et ses blagues rigolotes. Cependant, plusieurs facteurs contribuent à cette peur. Celle-ci  s'expliquerait dans un premier temps par l'apparence physique des clowns, dont les traits déformés par le maquillage procurent de l'angoisse.

C'est le phénomène de la "vallée de l'étrange" (uncanny valley), théorisé par Masahiro Mori dans les années 1970 et qui désigne le sentiment de malaise que nous développons face à des artefacts ressemblant à des êtres humains, comme une main mécanique, des poupées, des marionnettes, etc. De plus, le maquillage des clowns dissimule les signaux émotionnels et crée de l'incertitude, d'autant plus qu'ils sont connus pour avoir un comportement imprévisible.

Mais la représentation négative des clowns dans la culture populaire amplifie ce malaise. Des œuvres comme Ça de Stephen King – et des films qui ont suivi – ou le Joker de DC Comics, mettant en scène des clowns maléfiques, ont ancré dans l'imaginaire collectif l'image du clown sinistre. Plus récemment, Art le Clown, de la franchise Terrifier, a lui aussi effrayé et fasciné les foules. 

Des faits divers, tels que les crimes de John Wayne Gacy – connu sous le nom de "Killer Clown" en référence au costume de "Pogo le clown" que l'Américain portait pour divertir les enfants dans les hôpitaux –, ont également contribué à cette perception effrayante. En 2014, de faux clowns appelés par la presse "creepy clowns" ont également semé la panique en France pendant plusieurs semaines, en se baladant dans les rues équipés d'armes.

Ainsi, derrière le masque souriant du clown peut se cacher une source d'angoisse pour beaucoup. Comprendre les mécanismes de cette peur permet de mieux l'appréhender et de démystifier une figure qui, bien que destinée à divertir, suscite souvent l'effroi. Pour ceux qui souffrent de façon extrême de cette phobie, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé mentale afin d'explorer les causes profondes de cette peur et de travailler à la surmonter.