
En grande difficulté financière, ce concurrent d'Action va devoir liquider ses stocks très vite
Regroupant plus de 600 magasins en France, cette enseigne spécialisée dans les articles à petits prix pour la maison a frôlé la liquidation. Pour retrouver de sa superbe, elle va devoir écouler rapidement ses stocks.
Dans le paysage concurrentiel du hard discount, les enseignes rivalisent d'ingéniosité pour attirer une clientèle en quête de bonnes affaires. Parmi elles, des géants comme Action et Lidl se sont imposés en proposant des produits variés à des prix défiant toute concurrence. Cette dynamique a poussé les acteurs historiques du secteur à redoubler d'efforts pour maintenir leur part de marché.
En parallèle, le commerce en ligne ne cesse de croître, avec des distributeurs chinois comme Temu qui n'hésitent pas à casser les prix. Un bouleversement qui a contraint les enseignes à adapter leurs stratégies, sous peine de voir leur fréquentation diminuer.
C'est dans ce contexte que Gifi, spécialiste français de l'équipement de la maison à petit prix, connaît une crise majeure. Fondée en 1981 par Philippe Ginestet, l'enseigne a connu une croissance rapide, s'étendant sur tout le territoire avec plus de 630 magasins et employant près de 6 000 salariés. Cependant, depuis le printemps 2023, Gifi fait face à une série de défis qui ont fragilisé sa position sur le marché.
Une migration informatique hasardeuse en 2023 a notamment désorganisé l'ensemble de la chaîne logistique, entraînant des retards et des dysfonctionnements dans la gestion des stocks. Cette situation a été exacerbée par une concurrence accrue, notamment de la part d'enseignes comme Action, Lidl et Temu-. De plus, des conditions météorologiques défavorables ont impacté les ventes printanières et estivales.
Face à ces difficultés, Gifi a frôlé la liquidation en janvier 2025. Un accord avec les créanciers, conclu le 17 janvier, a permis d'effacer une partie significative de la dette, estimée entre 250 et 400 millions d'euros. En contrepartie, Philippe Ginestet a injecté plus de 100 millions d'euros via sa holding et a cédé 40 % du capital aux établissements financiers, tout en se retirant de la direction opérationnelle. Un comité directoire, nommé par les banques, est désormais chargé de piloter la relance de l'enseigne.
Pour redresser la barre, Gifi doit impérativement écouler ses stocks accumulés depuis la panne de 2023. L'enjeu est de taille : il s'agit d'écouler les marchandises sans les brader, afin de préserver la valeur des produits et éviter une spirale de rabais destructrice pour les marges. Un plan de restructuration sur trois ans a été mis en place. L'objectif : restaurer la compétitivité de l'enseigne tout en préservant les emplois.
Néanmoins, la route vers le redressement s'annonce semée d'embûches. La concurrence féroce des autres discounters, conjuguée aux changements des comportements d'achat avec l'essor du e-commerce, impose à Gifi de repenser en profondeur son modèle économique. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si l'enseigne parviendra à retrouver sa place dans le cœur des consommateurs français.