Feux de détresse : cette erreur très courante peut vous coûter 135 euros d'amende
Indispensables pour signaler un danger, les feux de détresse sont strictement encadrés par le Code de la route. Les utiliser pour d'autres raisons expose à des sanctions qui peuvent coûter cher.
On les appelle feux de détresse, ou plus communément warnings. En appuyant simplement sur le bouton au triangle rouge du tableau de bord, ce dispositif allume les quatre clignotants de la voiture en attirant aussitôt l'attention. Sa mission est simple : prévenir les autres conducteurs d'un danger immédiat. Mais derrière ce geste anodin se cache une réglementation stricte que beaucoup d'automobilistes négligent.
Le Code de la route est très clair sur l'utilisation des feux de détresse. L'article R.416-18 précise qu'ils doivent être utilisés lorsqu'un véhicule roule beaucoup plus lentement que les autres, afin de prévenir tout risque de collision. L'article R.416-19 impose quant à lui de les allumer lorsqu'un véhicule est immobilisé sur la chaussée, en complément d'un triangle de présignalisation. Autrement dit, ces feux ne sont pas un gadget pratique, mais un outil de sécurité.
Ils sont ainsi obligatoires en cas de panne sur la bande d'arrêt d'urgence, lorsqu'un accident vient de se produire ou si un ralentissement brutal survient sur l'autoroute. Le dernier véhicule bloqué doit obligatoirement activer ses warnings pour alerter ceux qui arrivent derrière. De même, un conducteur qui se gare sur la chaussée après un problème mécanique doit allumer ses feux et installer son triangle. Ces signaux lumineux sont conçus pour éviter le pire : la confusion et l'accident.
Le problème, c'est que dans la pratique, les feux de détresse sont utilisés à tort et à travers. Beaucoup utilisent les warnings en ville pour stationner temporairement en double file, le temps d'aller chercher une baguette ou de déposer un passager, pensant qu'en les allumant, ils sont autorisés à stationner n'importe où. C'est une erreur : les warnings ne donnent aucun droit supplémentaire et ne remplacent pas non plus un clignotant classique.
Et la sanction est radicale. En cas de non-respect de l'article R.416-18, l'amende forfaitaire est de 35 euros. Pour l'article R.416-19, elle grimpe à 135 euros. Quant au stationnement gênant ou dangereux en double file, c'est cette infraction qui est retenue, warnings ou pas, et elle peut entraîner une verbalisation immédiate. L'usage abusif des feux de détresse n'est donc pas une astuce pour échapper aux règles de circulation, mais bien un motif supplémentaire de contravention.
Si ces restrictions peuvent sembler sévères, elles ont une logique : les warnings doivent rester un langage clair sur la route. Un conducteur qui détourne leur usage brouille le message envoyé aux autres et multiplie les risques. Les feux de détresse n'ont qu'une seule vocation : sauver des vies. Même si cela part d'une bonne intention, il ne faut les allumer pour un simple arrêt minute.