L'UFC-Que Choisir alerte sur les souscriptions à des services non désirés chez les opérateurs

Surveillez bien vos factures d'opérateurs à la fin du mois ! L'UFC-Que Choisir alerte sur le fait que de nombreux clients sont débités pour des abonnements qu'ils n'ont pourtant jamais souscrits, ou du moins pas consciemment…
On ne le dit jamais assez, mais pensez toujours à bien regarder en détail votre facture téléphonique à la fin du mois, sans quoi vous pourriez passer à côté d'une mauvaise surprise ! En effet, il est possible que vous payiez un prix bien supérieur à celui de l'abonnement mobile auquel vous avez souscrit ! En regardant de plus près, certains usagers découvrent qu'ils sont débités pour des abonnements auxquels ils sont pourtant certains de ne pas avoir souscrit, et encore moins donné leurs informations bancaires.
Ces services, comme Chipstime, Echovox, PlayVod, Playzer, 360 VR Tube ou encore Top Buzz, promettent bien souvent de donner accès à des contenus de streaming vidéo, à des articles de presse ou à des jeux. Pour amener l'utilisateur à souscrire à un abonnement, ils n'hésitent pas à recourir à toutes sortes de ruses et d'astuces frauduleuses, et à passer par la solution de paiement sur facture opérateur Internet+, afin de passer sous les radars. L'UFC-Que Choisir tire la sonnette d'alarme.
Abonnements multimédias non désirés : attention aux factures salées !
Les techniques de souscriptions sont particulièrement vicieuses. Il peut par exemple s'agir d'une vidéo qui apparaît pendant la navigation, sur laquelle il faut cliquer pour pouvoir la visionner. Mais cela va alors ouvrir une autre fenêtre, qui incite à cliquer sur un énorme bouton pour lancer la vidéo. Sauf que, en dessous, se trouvent en petits caractères des conditions affichant le prix et la périodicité du service auquel, sans le savoir, on est en train de souscrire. Et le piège se referme...
C'est ce qui est arrivé à un certain Éric, client chez Orange, dont le témoignage est relayé par l'UFC-Que Choisir. Le pauvre a découvert, en regardant la facture de l'opérateur, qu'il payait depuis quatre ans pour un service de sonneries et de jeux pour smartphone nommé Replay TV France, qu'il ne connaît pourtant absolument pas. "Tous les forfaits de la famille sont réunis en un seul abonnement. Comme la somme varie chaque mois au gré des facturations hors forfait, je n'avais pas repéré ce service", explique-t-il. L'entreprise a fini par consentir à lui rembourser les douze derniers mois d'abonnement, mais il s'agit là d'une maigre compensation. L'histoire se répète avec Jean-Michel, client de Bouygues Telecom, qui a constaté qu'il payait 2,99 € chaque semaine depuis trois mois pour un service du nom de Chipstime. Il a heureusement obtenu un remboursement complet au prix de longues démarches. Mais ils sont loin d'être des cas isolés.
Abonnements multimédias non désirés : des opérateurs trop complaisants
Pour obtenir les informations bancaires de leurs clients – ou plutôt de leurs victimes –, ces éditeurs passent par la solution de paiement sur facture opérateur Internet+, qui leur permet de confier aux opérateurs télécoms le soin de facturer la prestation à leur client et d'encaisser l'argent, avant de leur en reverser une partie. Comme votre opérateur possède déjà toutes les informations, il n'y a besoin de renseigner aucune donnée personnelle ou coordonnée bancaire. Mais, bien qu'il soit initialement conçu pour faciliter l'achat de services multimédias, ce système est devenu une véritable porte d'entrée pour les souscriptions involontaires en tous genres.
Bien évidemment, depuis le déploiement du dispositif en 2005, de nombreux gardes-fous ont été mis en place, comme l'envoi de SMS de confirmation ou l'instauration d'une charte de déontologie et d'un plafond de dépenses mensuelles, mais cela reste insuffisant face aux abus. Selon l'UFC-Que Choisir, les opérateurs et éditeurs, attirés par un marché en forte croissance, tardent à adopter des solutions plus strictes pour protéger leurs clients.
En effet, les souscriptions frauduleuses sont souvent réalisées par le biais de clics accidentels, d'un frottement du téléphone dans une poche, ou encore d'un enfant jouant sur l'appareil. Bref, un geste malencontreux qui valide l'une des étapes du processus d'achat. Sans compter que les SMS de confirmation envoyés pour alerter les utilisateurs sont fréquemment ignorés ou confondus avec des messages frauduleux. Mais, malgré les demandes des associations de consommateurs pour instaurer des protections, comme la vérification d'identité ou le blocage par défaut du service Internet+, les opérateurs tardent à faire bouger les choses.
Abonnements multimédias non désirés : comment s'en protéger ?
Et c'est bien normal, car ils n'y ont aucun intérêt financier, au contraire, puisqu'ils récupèrent une partie des recettes ainsi générées. "Pas question pour eux de restreindre un marché en pleine croissance qui, en 2023, pesait plus de 650 millions d'euros", note l'association. Il suffirait pourtant de désactiver l'option Internet+ par défaut, afin de faire en sorte que les utilisateurs soient obligés d'aller dans les options de leur espace client pour l'activer manuellement lorsqu'ils en auraient vraiment besoin. Mais non, il s'agit là d'une véritable manne financière dont les opérateurs ne veulent surtout pas se priver !
En attendant, les consommateurs doivent se montrer vigilants. Ils doivent absolument vérifier leurs factures régulièrement et contester rapidement tout abonnement suspect via des plateformes comme Surmafacture.fr. Il suffit d'y taper le nom de l'éditeur du service pour obtenir ses coordonnées et ainsi annuler l'abonnement ou contester l'achat directement auprès de lui. Notons que tous les opérateurs proposent une option pour bloquer ces abonnements. Il suffit de l'activer sur son espace en ligne. Gardez l’œil ouvert !