Airbags Takata : une action de groupe bientôt lancée contre les constructeurs

Airbags Takata : une action de groupe bientôt lancée contre les constructeurs

Alors que des millions de véhicules dans le monde font actuellement l'objet d'un rappel pour un défaut mortel des airbags, l'association CLCV s'apprête à lancer une action de groupe pour que leurs propriétaires soient indemnisés.

Ce que l'on appelle désormais "l'affaire Takata", devenue l'un des plus gros scandales de sécurité automobile, connait un nouveau rebondissement ! Pour rappel, l'équipementier japonais, qui fabriquait des airbags pour de très nombreux constructeurs automobiles dans le monde entier, a commercialisé des modèles qui se sont révélés défectueux et même dangereux : en cas de choc, ils pouvaient se déclencher en projetant de multiples pièces métalliques dans l'habitacle. Un défaut gravissime qui a causé la mort de 18 personnes en France depuis 2014, dont 16 dans les outre-mer. 25 personnes ont également été blessées, selon le ministère des Transports.

Face au danger, les constructeurs multiplient les rappels. À ce jour, plus de 2,5 millions de véhicules sont concernés en France, avec plus de 200 modèles de voitures de 30 marques, dont  Citroën, Honda, Ford, BMW, Volkswagen ou encore Toyota. Mais des airbags défectueux sont aujourd'hui toujours dans la nature, c'est pourquoi il est impératif de vérifier si son véhicule fait partie des modèles rappelés (voir la liste complète des modèles et des marques dans  notre article).

Le mardi 24 juin, le Gouvernement a même dû publier une mesure ministérielle d'arrêt immédiat de la conduite (une procédure dite "stop drive") tant que les airbags n'ont pas été remplacés. Face à l'ampleur de l'affaire, l'association Consommation logement et cadre de vie (CLCV) va bientôt lancer une procédure qui rassemble les victimes de ce préjudice contre les constructeurs afin que leurs propriétaires soient indemnisés, comme le rapporte 60 millions de consommateurs.

Airbags Takata : un scandale qui dure depuis 2014

"Les conducteurs ont attendu ces rappels des années en se sachant exposés au danger. À ce titre, ils ont subi un préjudice moral", estime François Carlier, délégué général de l'association. C'est pourquoi il invite tous les propriétaires de véhicules équipés de ces airbags à contacter l'organisation pour rejoindre l'action collective, via l'adresse temoignage@clcv.org. CLCV va commencer par regrouper les témoignages de cas similaires avant de démarrer la procédure.

Cette action collective est possible grâce à la récente réforme du dispositif d'action de groupe, adoptée en avril dernier, qui permet d'indemniser les préjudices moraux et corporels, et non plus seulement les dommages matériels, ce qui facilite la reconnaissance des risques psychologiques associés à la peur d'une éventuelle explosion d'airbag. Notons qu'en janvier 2025, l'UFC-Que Choisir avait déposé plainte contre le groupe Stellantis pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d'autrui.