Filtre anti-arnaque : que promet la prochaine arme du Gouvernement ?

Filtre anti-arnaque : que promet la prochaine arme du Gouvernement ?

Face à la multiplication et à la sophistication des campagnes de phishing, le Gouvernement développe un filtre "anti-arnaques" destiné à dissuader les utilisateurs peu informés sur ce type d'escroquerie de cliquer sur des liens frauduleux.

Arnaques à la carte eSIM, au téléphone cassé, au CPF, aux amendes impayées, aux vignettes Crit'Air ou encore à la carte Vitale... Les cybercriminels ne manquent pas d'imagination pour piéger leurs victimes ! Malheureusement, cela ne risque pas d'aller en s'améliorant avec les importants événements sportifs mondiaux qui s'annoncent dans les prochaines années, qui sont l'occasion parfaite pour multiplier les arnaques. C'est pourquoi le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot, a annoncé sur le plateau de Franceinfo lundi matin que le Gouvernement travaille actuellement au développement d'un filtre anti-arnaques, un dispositif qui était un "engagement du président de la République pendant la campagne", qui sera comme "un rempart contre ces arnaques aux faux SMS ". Le but : faire de l'espace numérique un "espace de confiance".

Filtre anti-arnaque : un avertissement pour ne pas cliquer sur les liens dangereux

Le filtre anti-arnaques préviendra "préventivement l'internaute, ou l'usager, lorsqu'il s'apprête à se diriger vers un site qui a été identifié comme un site à arnaques", explique Jean-Noël Barrot. De façon plus concrète, lorsque la cible reçoit un SMS l'invitant à cliquer sur un lien frauduleux et qu'elle appuie dessus, elle recevra automatiquement un message lui indiquant que le site a été identifié comme étant un site diffusant une arnaque afin de la dissuader de s'y rendre. Libre ensuite à elle d'y aller ou non.

Le nouvel outil du Gouvernement devrait être lancé de façon expérimentale pour la Coupe du monde de rugby, qui aura lieu en France du 8 septembre au 28 octobre 2023, avant d'être généralisée pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Ce ne sera d'ailleurs pas la seule mesure mise en place, puisque le ministre travaille également sur le Cyberscore qui devrait être prêt d'ici à la fin 2023 (voir notre article)."Il s'agit pour les sites internet qui sont les plus consultés par les Français, d'avoir un indicateur qui va du vert au rouge et qui précise à l'internaute si les données personnelles ou si les données de paiement qu'il va déposer sur ce site sont bien sécurisées". En attention, en cas d'escroquerie en ligne, il faut se rendre sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr, signaler l'arnaque du site internet-signalement.gouv.fr et transférer le message frauduleux.

Cyberscore et filtre anti-arnaque : deux outils pour protéger les internautes

Les derniers propos de Jean-Noël Barrot font échos à ses déclaration d'octobre 2022. "Nous sommes tous concernés et touchés : la menace cyber est même passée du statut de l'exception à un phénomène du quotidien,"  avait déclaré le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications lors d'un déplacement sur le nouveau campus cyber à la Défense. Pour ce faire, il avait évoqué deux dispositifs devant être mis en œuvre : le cyberscore – un code inspiré du nutriscore indiquant le niveau de sécurisation des données hébergées par un site Web ou un service Internet (voir notre article) et ce fameux filtre anti-arnaque, un outi qui faisait partie du programme du candidat Emmanuel Macron lors de la dernière campagne présidentielle. 

Filtre anti-arnaque : une extension optionnelle contre les liens dangereux

À l"époque, il était question que ce filtre anti-arnaque prenne la forme d'une extension pour navigateur Web – Chrome, Edge, Safari, Firefox… Un module complémentaire que chacun pouvait décider d'installer ou pas, sur la base du volontariat, sans aucun caractère obligatoire, son rôle consistant à filtrer les sites Web, selon leur dangerosité potentielle. On ne savait pas exactement la façon dont il devait fonctionner, mais Jean-Noël Barrot ayant simplement indiqué qu'il "avertirait en temps réel les internautes sur les menaces". Le projet a visiblement bien avancé depus.

Dans l'intervalle, une "task force" – un groupe de travail et d'action, en français… – a été chargé par le Gouvernement de plancher sur le côté technique de la réalisation de ce filtre anti-arnaque. Jérôme Notin, le directeur de Cybermalveillance, l'organisme public d'assistance et de prévention en sécurité numérique, avait précisé que ce filtre n'a pas pour but d'arrêter le spam et les mails malveillants, mais d'avertir les internautes lorsqu'ils cliquent sur des liens dangereux en les bloquant ou en mettant en avant leur nocivité avec une notification : "Il ne va pas bloquer le hameçonnage, mais la conséquence du hameçonnage", avait-il ainsi confié à La Tribune. L

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