L'Assurance maladie va traquer les fraudeurs avec des cyberenquêteurs
Face à l'augmentation du nombre de fraudes, et notamment les fausses ordonnances, les Caisses primaires d'assurance maladie font désormais appel à des cyberenquêteurs pour repérer et sanctionner les tricheurs. .
Depuis la pandémie de Covid-19, l'Assurance maladie est fréquemment victime de tentatives de fraudes sur ses services de la part de professionnels de santé ou d'assurés. Ainsi, sur l'année 2024, ces escroqueries ont été évaluées à près de 153 millions d'euros en Île-de-France, selon Le Parisien, soit une augmentation de 29 millions par rapport à 2023. Outre la région, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Paris est également concernée par cette affaire avec 37,8 millions d'euros dérobés.
Des montants énormes, qui ont toutefois été limités grâce aux efforts de l'Assurance maladie, qui a choisi de traquer les fraudeurs en faisant appel à des cyberenquêteurs. Grâce à cette méthode, le directeur de la CPAM de l'Essonne a confié au journal francilien avoir remonté "une filière de délinquants qui avait détourné des formulaires qu'ils revendaient entre 30 et 50 euros avec de faux cachets de médecin".
Une fois la fraude découverte et remontée jusqu'à la source, l'Assurance maladie n'hésite pas à prendre des sanctions et envoie de lourdes amendes. Comme l'explique le directeur de la CPAM de l'Essonne : "Nous pouvons prononcer des pénalités qui peuvent aller jusqu'au montant de la fraude. Si un assuré a par exemple détourné 10 000 euros, il peut être condamné à rembourser cette somme et payer une amende de 10 000 euros en plus". Quant aux professionnels de santé qui s'avèrent être des fraudeurs, la sanction peut aller jusqu'à un dépôt de plainte, voire une déconvention du praticien.
Par ailleurs, un système de téléservice a été mis en place par la CPAM. ASAFO, c'est son nom, permet aux pharmaciens de signaler les fausses ordonnances. Pour ce faire, il suffit de se rendre sur amelipro, de se connecter au site et de se rendre dans la section Activités puis cliquer sur Fausses ordonnances (ASAFO). Le pharmacien peut ensuite "consulter la liste des ordonnances confirmées comme frauduleuses" ou bien "déclarer" un nouveau faux.
Face à l'augmentation de fraudes à l'assurance maladie, l'ensemble des acteurs du milieu demande aux assurés d'être vigilants lors de la prescription de leur ordonnance et aux professionnels de santé de faire également attention. En cas de doute, n'hésitez pas à demander les conseils d'un pharmacien ou de vous rendre sur le site ameli.fr.