L'Europe impose le chargeur USB-C à de nouveaux appareils
L'Union européenne a mis à jour son projet de chargeur USB-C universel et l'impose désormais à une nouvelle série d'appareils. Elle oblige également à ce que le câble soit séparable du bloc d'alimentation, entre autres choses.
La prise USB-C est devenue la norme universelle obligatoire pour la recharge de nombreux appareils électroniques de petite et moyenne taille. Jusqu'à présent, cette réglementation européenne concernait les téléphones mobiles, les tablettes, les consoles de jeu portables, les appareils photo, les casques et écouteurs, les consoles de jeu vidéo, les haut-parleurs portatifs, les liseuses, les claviers, les souris et les systèmes de navigation portables (les GPS). Elle doit permettre de réduire significativement les déchets électroniques, de simplifier la vie des consommateurs et de renforcer la cohérence du marché intérieur.
Le 13 octobre 2025, la Commission européenne a annoncé dans un document la finalisation de son initiative sur le chargeur universel USB-C. Ainsi, elle l'étend désormais aux "appareils domestiques et professionnels" dès fin 2028, avec quelques exceptions seulement. De plus, elle interdit les câbles USB-C intégrés au chargeur, propose un logo "EU Common Charger" pour les appareils conformes et impose des normes d'efficacité. Voilà qui marque une étape majeure vers l'uniformisation technologique des appareils électroniques au sein du marché unique.
Chargeurs USB-C : de nouveaux appareils concernés dès 2028
"L'objectif est de rendre la recharge plus pratique et plus durable pour les consommateurs européens", explique un porte-parole de la Commission, cité dans le communiqué officiel. La nouvelle réglementation, qui impose doit s'étendre dès 2028 aux "appareils domestiques et professionnels". Il s'agit là d'une formulation particulièrement et volontairement vague qui pourrait couvrir énormément de produits : montres connectées, trackers fitness, sextoys connectés, lampes de bureau, ventilateurs portables, humidificateurs, mini-aspirateurs de bureau... Bref, tout ce qui est aujourd'hui capable d'être chargé par USB.
Les seules exceptions concernent les appareils médicaux (pacemakers, pompes à insuline, équipements hospitaliers), les appareils pour pièces humides, les jouets avec exigences de sécurité particulières (comme les jouets pour très jeunes enfants), les appareils installés en permanence (panneaux de commande muraux, routeurs encastrés, thermostats intelligents fixés) et les adaptateurs secteur pour véhicules. Tout le reste devra obligatoirement être chargeable en USB-C. Les chargeurs des moyens de transport, comme les vélos électriques ou les trottinettes, ne sont pour le moment pas concernés, mais l'Union européenne réfléchit à les inclure par la suite.
Chargeurs USB-C : des câbles séparés et une certification européenne
La Commission européenne interdit également les câbles USB-C intégrés définitivement aux chargeurs. En effet, beaucoup de ces derniers ont, aujourd'hui encore, leur câble soudé ou moulé dans le bloc d'alimentation. De ce fait, lorsque le câble s'abîme – suite aux pliures répétées ou au mâchouillage d'un animal par exemple –, l'utilisateur est obligé de jeter l'ensemble et d'en racheter un complet, à un prix généralement compris entre 20 et 40 euros, alors que tout le reste était encore parfaitement fonctionnel. Alors que, si le câble n'est pas soudé au bloc d'alimentation, il suffit de le remplacer pour moins d'une dizaine d'euros, sans avoir à jeter tout le reste. Cela permet de payer in fine moins cher, tout en évitant des déchets électroniques, qui sont un énorme facteur de pollution. Bruxelles estime que les consommateurs européens économiseront de cette manière environ 100 millions d'euros par an.
Afin de faciliter l'identification des appareils conformes à ces directives, l'Union européenne compte mettre en place un logo "EU Common Charger", qui certifiera que le chargeur comporte un port USB-C standard, intègre une protection contre les surtensions, bénéficie d'un câble séparé et est compatibles avec tous les appareils USB-C. De quoi éviter les contrefaçons douteuses vendues sur Temu ou AliExpress. Selon Euronews, ces nouvelles règles s'appliqueront progressivement aux téléphones, tablettes, appareils photo, consoles et écouteurs, avant d'être étendues aux ordinateurs portables à partir de 2026.
Ces appareils devront également répondre à des normes d'efficacité énergétique plus élevées, en prenant notamment en charge le standard Power Delivery (PD) pour la charge rapide, en respectant des spécifications techniques essentielles et une résistance mécanique minimale (nombre de pliages/branchements). Ces nouvelles exigences devraient permettre de réaliser des économies annuelles d'environ 3 % sur la consommation énergétique d'un cycle de vie de chargeur d'ici 2035, mais aussi de réduire de 9 % les émissions de gaz à effet de serre et d'environ 13 % les émissions polluantes associées.
