SFR et Nokia testent la fibre à 100 Gbit/s et la 5G ultra rapide en France

SFR et Nokia viennent de réaliser deux prouesses technologiques en laboratoire, en établissant une liaison par fibre optique à 100 Gbit/s et une connexion 5G ultra rapide. Une superbe démonstration qui laisse engtrevoir un avenir à très hautes vitesses pour Internet.
SFR et Nokia viennent de franchir une étape symbolique importante dans l'évolution des réseaux Internet en France. L'opérateur et le fabricant d'équipements de télécommunications ont en effet réussi à établir une connexion en fibre optique à 100 Gbit/s, un record qui ouvre la voie à de futures évolutions pour les réseaux fixes. Ces expérimentations, menées dans le TechnoLab de SFR à Vélizy, sont les premières du genre en France et marquent une nouvelle étape dans le développement de la technologie PON (Passive Optical Network).
100G PON : la fibre jusqu'à 100 Gbit/s
La technologie utilisée, le 100G PON, permet d'atteindre des vitesses de téléchargement nettement supérieures à celles des solutions actuellement proposées sur le marché. Lors des tests, un pic de 82 Gbit/s a été enregistré en téléchargement. À titre de comparaison, les meilleures offres actuelles de fibre optique en France, telles que celles reposant sur la technologie XGS-PON (10G), plafonnent à 10 Gbit/s. Ces performances décuplées s'expliquent par l'architecture de la fibre PON, qui divise une seule fibre entre plusieurs utilisateurs tout en maintenant des débits élevés.
Cependant, cette technologie n'est pas encore destinée à un usage commercial. Aucun fournisseur d'accès Internet en France ne propose actuellement la fibre 25G PON, sans parler du 50G PON, qui reste également en phase de test. La commercialisation de la fibre 100G PON est donc encore lointaine, mais ces tests démontrent le potentiel à long terme des réseaux fibre. À terme, cette technologie pourrait offrir une solution adaptée aux besoins croissants de bande passante des utilisateurs, notamment en raison de la multiplication des services en ligne exigeants comme le cloud gaming, le streaming 8K, ou encore les applications de réalité virtuelle.
Open RAN : la 5G agrégée à très haut débit
Parallèlement à ces tests sur la fibre, SFR et Nokia ont également mené des expérimentations sur la 5G SA (Standalone, aussi appelée "vraie" 5G en comparaison de la 5G NSA de base qui repose sur de la 4G améliorée) en utilisant la technologie Open RAN (Open Radio Access Network). Cette dernière permet une interopérabilité entre les équipements radio de différents fournisseurs, offrant ainsi une flexibilité accrue pour les opérateurs dans la gestion et l'expansion de leurs réseaux mobiles. SFR et Nokia ont ainsi réussi à agréger trois bandes de fréquences (1800 MHz, 2100 MHz, et 3500 MHz) pour atteindre des débits de 2 Gbit/s sur le réseau 5G.
L'Open RAN permet aux opérateurs de ne pas être dépendants d'un seul fournisseur d'équipements, ce qui leur donne la possibilité de combiner différents équipements de plusieurs fabricants pour optimiser leur infrastructure. Cette approche standardisée peut accélérer le déploiement de la 5G SA en France, technologie sur laquelle SFR, Orange, Bouygues et Free travaillent actuellement. Free la propose depuis quelques mois, et Orange vient même de l'offrir gratuitement à ses abonnés particuliers (voit notre article). Si l'agrégation des bandes permet d'atteindre des débits plus élevés, elle offre également une gestion plus fine du réseau en répartissant efficacement la bande passante entre les différents services et utilisateurs.
Fibre et 5G ultra rapides : une prouesse technologique, mais pas pour tout de suite
La fibre 100G PON et l'Open RAN représentent des avancées importantes pour l'avenir des réseaux en France, bien que leur déploiement reste à confirmer dans les prochaines années. Si la fibre à 100 Gbit/s n'est pas encore accessible pour le grand public, ces tests montrent la direction que prend l'industrie des télécommunications. Ils répondent aux besoins croissants des entreprises et des utilisateurs particuliers en matière de vitesse, de fiabilité et de sécurité des connexions.
Il reste toutefois à voir comment ces nouvelles technologies seront intégrées dans les offres commerciales des opérateurs français, et dans quels délais. Le développement de ces innovations devra également prendre en compte les questions de rentabilité et de compatibilité avec les infrastructures existantes. D'autant que tout le monde n'en aura pas besoin, dans la mesure où très peu de consommateurs exploitent pleinement les très hauts débits actuellement disponibles avec la fibre (1 Gbit/s suffit amplement pour une famille, même en regardant des vidéos en streaming et en jouant en ligne). Mais une chose est claire : la prochaine décennie verra sans doute l'arrivée de réseaux plus rapides et plus flexibles, adaptés aux exigences toujours plus fortes de la société numérique.