Ventes de bonbons sur TikTok : une nouvelle tendance qui préoccupe

Les commandes de bonbons en direct sur TikTok sont de plus en plus préoccupants. Car cette nouvelle tendance qui connaît un succès phénoménal entraînent des dérives inquiétantes, pour les prix comme pour la santé.
Si vous utilisez TikTok, vous n'avez pas pu passer à côté de la dernière tendance du moment : les ventes de bonbons en direct. Le principe est simple : des vendeurs se mettent en scène, entourés de piles de boîtes de friandises en tout genre, alors qu'ils préparent en direct des commandes de bonbons – le tout fait d'ailleurs étrangement penser à des préparations de dealers de drogues, avec les sachets et les gants. Ces influenceurs, tels que Candymix, CandyDouceur, CandyMalo, AvecPlaisir ou Paradis des Bonbons, détaillent chaque friandise de la commande, commentent leurs choix et présentent au passage les dernières nouveautés qu'ils ont en stock. Le spectacle, rempli de couleurs vives et agrémenté de bruits ASMR, semble fasciner les spectateurs. Mais ces contenus ne sont pas aussi inoffensifs qu'ils en ont l'air, comme le montre l'enquête de l'ADN…
#bonbons sur TikTok : des produits surfacturés et dangereux pour la santé
Un des problèmes avec ces lives, c'est le prix des bonbons. En effet, les vendeurs misent sur la convoitise de friandises introuvables dans l'Hexagone et profitent de leur rareté pour gonfler la facture. Par exemple, un paquet de deux Reese's coûte 2,19 euros sur le site de CandyMix, contre 1,5 euro en boutique. Idem pour les bonbons Hitchies, qui sont proposés à 12,50 euro le kilo en magasin, contre 22,90 euros dans des sites comme Candymalo.com. Quant aux chips Brets saveur côte de bœuf, elles passent de 11,60 euros le kilo en magasin à 28,72 euros le kilo – en promotion ! – chez CandyDouceur.
En soi, cette pratique n'est pas illégale, tant que les produits respectent les normes européennes. Sauf que ce n'est pas toujours le cas. Car si la plupart des produits vedettes ne sont pas trouvables en France, c'est tout simplement parce que les réglementations sur les additifs alimentaires sont beaucoup plus strictes en Europe qu'aux États-Unis. En effet, il n'y a pratiquement pas d'additifs alimentaires interdits dans le pays de l'oncle Sam, sauf s'ils présentent un risque avéré pour la santé. Au contraire, sur le Vieux Continent, chaque additif est évalué et régulièrement réévalué par l''Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), avec des limites d'utilisation spécifiques aux catégories de produits et aux risques d'exposition.
Résultat, plusieurs produits interdits en France sont cependant en vente sur ces sites. C'est le cas du Fanta fraise ou au raisin, qui contiennent le double de la dose de colorant E129 autorisée pour le Fanta pêche, le E129 étant suspecté d'aggraver l'hyperactivité chez les enfants. Or, ils sont pourtant commercialisés sur les sites de Bouche sucrée et de CandyMix. Même cas de figure avec le soda Prime Original, contenant un acidifiant interdit (E345), qui est disponible sur le site AvecPlaisir. Mais ce problème concerne également les additifs alimentaires, comme le dioxyde de titane (E171) présent dans plusieurs gammes de bonbons Nerd's ou les M&M's au beurre de cacahuètes vendus chez Magic-Candy, alors qu'il est classé comme cancérogène possible pour l'homme depuis 2006 et interdit dans l'alimentation en France depuis 2020.
@candy_douceur Merci Vincent pour ta commande ##smallbusiness##bonbon##fyp##pourtoi##asmr##commande sonido original - SONIDOS LARGOS
Cerise sur le gâteau : les sites de ce type "oublient" parfois d'afficher la liste d'ingrédients, les mentions légales ou encore les avertissements sanitaires comme "Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé". Enfin, toutes les normes d'hygiène ne sont pas forcément respectées, les vendeurs n'utilisant pas forcément de gants lors de leurs préparations et réutilisant les mêmes ustensiles pour différents produits. Aussi, la situation est préoccupante, d'autant que TikTok ne peut directement réguler ces abus, les achats s'effectuant sur des sites annexes.