Il va falloir se méfier des vidéos sur YouTube : Google renonce au fact-checking en Europe

Google va mettre fin au fact-checking sur YouTube Europe. Une mesure qui fait suite aux récentes déclarations des patrons de Meta et X sur leur désengagement de la lutte contre la désinformation. Les fake news vont proliférer.
Le 7 janvier dernier, Mark Zuckerberg, patron de Meta, annonçait mettre fin au fact-checking de ses plateformes Facebook, WhatsApp et Instagram aux États-Unis. Une déclaration qui a eu l'effet d'un coup de tonnerre dans la sphère médiatique puisqu'elle impacte directement la modération des contenus et renforce la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Après Meta, c'est désormais Google qui agit sur sa plateforme YouTube. D'après le média américain Axios, la firme californienne a ainsi choisi de renoncer au fact-checking du réseau social en Europe. Une décision confirmée par l'entreprise qui vient imposer sa position face à la loi européenne. Le président des affaires mondiales de Google, Kent Walker, a d'ailleurs déclaré dans une lettre à la Commission européenne que l'intégration du fact-checking "n'est tout simplement pas appropriée ou efficace pour nos services", précise la source.
Fin du fact-checking sur YouTube : Google rejoint Meta et X
Avec cette mesure, Google rejoint la liste des propriétaires de réseaux sociaux ayant déjà annoncé mettre fin à la vérification des faits sur leurs plateformes. Elon Musk a été le premier avec X, puis Mark Zuckerberg a récemment suivi avec les différents sites de Meta.
Un point est tout de même à soulever. Cette vague d'annonces a été prise au nom de la liberté d'expression, se défendent Musk et Zuckerberg. Pour l'un, comme pour l'autre, le fact-checking est assimilé à un outil de censure, puisqu'il permet de modérer les contenus partagés sur les réseaux sociaux, notamment ceux considérés comme violents et inappropriés. De plus, elles arrivent à quelques jours de l'investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, qui a notamment bénéficié du soutien d'Elon Musk durant sa campagne présidentielle.
Fin du fact-checking sur YouTube : Google ne veut pas du DSA européen
Outre la politique américaine, la principale raison qui pousse Google à suspendre le fact-checking de YouTube en Europe concerne le Digital Service Act. Cette charte européenne contre les fake news a été créée en 2018 puis renforcée en 2022. Jusqu'alors, elle n'avait pas de pouvoir contraignant, mais des changements sont annoncés dans les prochains mois.
Avec l'application du "code européen de bonnes pratiques contre la désinformation" initialement signé par Google, dans le Digital Service Act, la firme californienne se désengage de la lutte contre la désinformation. Google "se retirera de tous les engagements de vérification des faits du code, avant qu'il ne devienne le code du DSA", déclare Kent Walker dans sa lettre adressée à la Commission européenne.
Sans fact-checking, YouTube a annoncé la mise en place de notes contextuelles aux vidéos. Cette nouvelle fonction doit permettre aux utilisateurs de corriger une information ou de donner du contexte à une vidéo. Sur X, elle se nomme community notes et indique notamment si une photo d'un tweet a été générée ou non par une IA.