La publicité dans WhatsApp n'arrivera finalement en France qu'en 2026

Ce n'était qu'une question de temps : comme d'autres, WhatsApp ne cède à son tour aux sirènes de la publicité ! Toutefois, les Français y échapperont jusqu'en 2026. Merci le RGPD et le DMA !
Une fois de plus, nous pouvons remercier la législation européenne ! Si le groupe Meta propose déjà une large offre publicitaire sur Instagram et Facebook – rendue possible par un pillage minutieux des données des utilisateurs –, la publicité avait jusqu'ici épargné sa messagerie WhatsApp. Mais l'entreprise a finalement cédé à l'appât du gain. Ainsi, elle a profité de l'annonce d'une série de nouveautés dans WhatsApp, par le biais d'un billet de blog publié le 16 juin dernier, pour introduire les publicités dans la messagerie instantanée.
Or, selon Politico, l'entreprise de Mark Zuckerberg a discuté avec le commissaire européen Des Hogan, responsable de la commission pour la vie privée en Irlande, et lui a assuré que la publicité n'arriverait pas en Europe avant 2026, au plus tôt – alors que le reste du monde y aura droit dans les prochains mois. Nous pouvons remercier le RPGD et le DMA pour ce délais !
Meta ne semble pas sûr que son nouveau modèle publicitaire soit conforme à la législation européenne et préfère visiblement prendre ses précautions afin d'éviter une amende salée. Est notamment en cause le futur échange de données entre les comptes WhatsApp, Facebook et Instagram d'une même personne que veut instaurer la firme. En effet, dès son annonce, l'association de défense de la vie privée NOYB a rappelé en quoi le futur modèle "consentez ou payez" de WhatsApp – mais aussi celui actuellement en place sur Instagram et Facebook, soit dit en passant –était illégal (voir notre article). Les autorités européennes avaient d'ailleurs, à l'époque, sommé à Meta de mettre en place une alternative gratuite à l'abonnement payant, et sans collecte des données. La solution pour WhatsApp pourrait être de renoncer à la publicité ciblée, ce qui rendrait les annonces commerciales bien moins rentables pour l'entreprise.
WhatsApp : publicité, abonnements payants et chaînes sponsorisées
Le ciblage publicitaire reposera sur des critères limités, à savoir la localisation, la langue du terminal, les interactions avec les publicités présentées et les abonnements aux chaînes. En revanche, les contenus des messages, les appels et la liste de contacts ne seront ni consultés ni utilisés à des fins publicitaires.
Évidemment, l'entreprise de Mark Zuckerberg s'attendait à quelques grincements de dents. Aussi, elle a décidé de cantonner les annonces à la section Actu de l'application, qui regroupe les statuts et les chaînes suivies par les utilisateurs. Elles apparaîtront entre deux Statuts, un peu comme ce qui se fait actuellement avec les stories d'Instagram, sous la forme de visuels affichés en plein écran diffusés par les marques, comprenant parfois un bouton pour entrer en contact avec ces dernières. A priori, il ne devrait donc pas y avoir de publicités dans le fil des discussions. Du moins, pour l'instant.
Le déploiement des réclames se fera de manière progressive. Nikila Srinivasan, vice-présidente chargée de la section business messaging chez WhatsApp, assure que l'introduction de la publicité au sein de WhatsApp sera tellement discrète, que les utilisateurs "ne se rendront même pas compte de leur arrivée au sein de l'application". On demande à voir…
En parallèle, WhatsApp lance des abonnements payants pour les créateurs de chaînes, afin qu'ils puissent proposer des contenus exclusifs à leurs abonnés – comme sur X, YouTube et Twitch –, ainsi que les chaînes sponsorisées. En effet, une section "Chaînes mises en avant" va faire son apparition, avec une sorte d'annuaire promouvant certains créateurs et recommandant des abonnements susceptibles d'intéresser les utilisateurs. De quoi développer un peu plus ses sources de revenus.